Taxes Trump : jusqu’ici, tout va bien pour Apple et l’iPhone

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Apple est à nouveau passé entre les mailles du filet. Le fabricant d’iPhone n’est pas concerné par la  deuxième salve de surtaxes Trump que le président américain a annoncée ce lundi soir et qui va porter sur 200 milliards de marchandises chinoises.

Du côté de Cupertino, les dirigeants craignaient que la montre connectée (Apple watch) et les écouteurs sans fil (AirPods) soient concernés par ce nouveau train de mesures de la Maison Blanche, qui frappe les produits de consommation courante cette fois.

Le bureau du représentant américain au Commerce a finalement rayé de la liste tarifaire proposée près de 297 catégories de produits, dont les smartwatch, les bracelets connectés de Fitbit, les appareils Bluetooth, après une enquête auprès du public qui a suscité plus de 6.000 commentaires, note l’agence Reuters. Un ouf de soulagement pour le groupe de Tim Cook qui fait assembler la quasi-intégralité de ses produits en Chine.

Surcoût

Le surcoût à la fabrication de l’Apple Watch Series 3 (lancée fin 2017) avait ainsi été estimé à 11 dollars (portant son coût total de fabrication à 115 dollars), par le cabinet IHS Market,  rapporte le « Wall Street Journal ».

Ce qui aurait forcé Apple à rogner ses marges d’autant, ou à faire supporter ces frais supplémentaires directement aux consommateurs en augmentant ses tarifs.

Il y a quelques jours, Apple avait laissé entendre que c’est cette voie-là qu’il privilégierait, renvoyant la balle dans le camp de Washington. « Ces droits de douane seront assimilés à un impôt par le consommateur américain », avait avancé la société dans un courrier adressé au département du Commerce américain.

Le timing aurait aussi été des plus mauvais pour Apple qui entre dans la phase critique de son année 2018 avec la commercialisation imminente de ses  nouveaux iPhone et de la  dernière version de l’Apple Watch.  La période s’étalant de début octobre à fin décembre est la plus faste pour la société, qui profite du double effet du lancement de ses derniers produits et des fêtes de fin d’année.

Trump met la pression

Mais ce répit pourrait être de courte durée pour la firme californienne qui était déjà passée entre les gouttes lors de la première phase de la guerre commerciale initiée par l’administration Trump au début de l’été.

Il y a une dizaine de jours, le président américain a ainsi mis publiquement la  pression sur Apple , dès avant l’annonce des nouvelles surtaxes imposées à la Chine.

« Les prix d’Apple pourraient augmenter en raison des augmentations massives des tarifs douaniers que nous pourrions imposer à la Chine. Mais il y a une solution simple. Fabriquez vos produits aux Etats-Unis plutôt qu’en Chine. Commencez à construire de nouvelles usines dès aujourd’hui. Excitant ! », avait tweeté, le 8 septembre, Donald Trump.

 

L’iPhone bientôt concerné ?

Les craintes des marchés concernent surtout l’iPhone. Car Apple aurait été capable d’encaisser le choc d’une surtaxe sur ses écouteurs sans fil et montres connectées. Le groupe californien génère une marge brute de près de 40 % avec l’Apple Watch. Un niveau des plus solides.

Et à l’instar des AirPods, celle-ci constitue le carburant de demain pour la croissance du groupe, mais est encore très loin des performances de l’iPhone, véritable colonne vertébrale des finances du groupe ; sur l’exercice fiscal 2018, le smartphone star de la firme américaine a pesé entre 56 % et près de 70 % du chiffre d’affaires global d’Apple, selon les trimestres.

 

Or, si la Maison Blanche passe à la phase dite 3 de son programme, c’est-à-dire surtaxe l’intégralité des importations chinoises, l’iPhone devrait logiquement figurer sur la liste – de même que tous les autres smartphones.

Le gros point d’interrogation des représailles chinoises

Une autre menace couve : celle des ripostes que la Chine a promis de mettre en oeuvre et qui pourrait aussi concerner Apple, d’une manière ou d’une autre.

Bien sûr, le gouvernement chinois devra prendre en considération le fait qu’Apple emploie directement 10.000 personnes en Chine (pour 3 millions d’emplois indirects et liés à toute sa chaîne d’approvisionnement).

Un levier dont le groupe se sert aussi aux Etats-Unis pour amadouer l’administration Trump avec ses 80.000 emplois directs, ainsi que 2 millions indirects si l’on tient compte de tout l’écosystème, revendique la firme. Mais l’incertitude plane, ce qui n’est jamais très apprécié des marchés.

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