SFR engage un plan de départs visant un millier d’emplois

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PARIS (Reuters) – L’opérateur SFR, filiale de Vivendi, a annoncé mercredi un plan de départs volontaires portant sur plus d’un millier d’emplois afin de réduire ses coûts face à la concurrence accrue sur le marché français des télécoms.

Le projet, présenté en comité d’entreprise, prévoit la mise en place d’un plan de départs volontaires portant sur 1.123 emplois qui devrait être en partie compensé par 267 créations de postes, soit la suppression de 856 postes au final.

Il est dénoncé par les organisations syndicales, qui jugent ces réductions d’effectifs injustifiées au regard de la situation économique de l’opérateur et craignent qu’elles ne soient qu’une première étape avant une cession à un repreneur.

“On est en train d’annoncer 1.123 départs dans une entreprise qui va bien financièrement”, a déclaré Vanessa Jereb, déléguée syndicale centrale à l’Unsa, à l’issue de la présentation par la direction de son projet de réorganisation.

“Vivendi fait savoir qu’il veut se séparer de son pôle télécoms. Est-ce qu’il ne s’agit pas de rendre la mariée plus belle ?”, s’est-elle interrogée, en disant redouter un deuxième plan de départs dans quelques mois.

Le groupe de télécoms et de divertissement a engagé depuis plusieurs mois une revue de son périmètre, qui réunit des activités de télécoms et de médias sans fortes synergies entre elles, qui pourrait le conduire à des cessions d’actifs.

Plusieurs sources ont dit à Reuters que le conglomérat avait notamment engagé des discussions en vue de trouver un repreneur pour ses filiales télécoms GVT et Maroc Telecom.

Les spéculations se sont également multipliées sur l’avenir de SFR, des médias ayant évoqué un possible rapprochement avec le câblo-opérateur Numericable ou le concurrent Iliad.

Interrogé par Reuters, le PDG de l’opérateur Stéphane Roussel a reconnu que Vivendi avait été approché au sujet de SFR, tout en assurant que le groupe n’était pas à la recherche d’un repreneur.

“Il est vrai qu’il y a des démarches de certains qui essaient de flairer le bon coup. Il y a des acheteurs potentiels qui viennent pour tâter le terrain”, a-t-il déclaré.

“S’il y a une réflexion en cours autour des télécoms, en revanche il n’y a pas de démarche active de Vivendi concernant SFR qui consisterait à tâter le marché en vue de trouver des repreneurs éventuels. SFR n’est pas à vendre”, a-t-il toutefois précisé.

“Après, cela ne veut pas dire qu’il ne se passera rien”, a-t-il ajouté.

LE GOUVERNEMENT PROMET D’ÊTRE VIGILANT

Le deuxième opérateur français de téléphonie mobile, qui emploie 10.000 personnes, avait annoncé cet été qu’il prévoyait de réduire ses effectifs en vue de diminuer ses coûts opérationnels annuels de 500 millions d’euros d’ici fin 2014 face à la baisse attendue de son activité et de ses marges.

Tous les métiers devraient être touchés, estiment les syndicats qui devront passer en revue rapidement les 800 pages du plan de transformation : une nouvelle réunion est prévue dès lundi avec la direction pour discuter des mesures d’accompagnement.

“4G : SFR lance les licenciements à très haut débit”, proclamait l’une des pancartes brandies par les quelque 80 représentants syndicaux qui se sont réunis devant la tour de SFR à la Défense à l’issue du comité d’entreprise.

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a fait savoir lors du compte rendu du conseil des ministres que l’exécutif serait “vigilant sur ce dossier”.

L’ensemble du secteur des télécoms est ébranlé par la guerre des prix déclenchée sur le marché du mobile par l’arrivée en janvier d’un quatrième acteur aux prix agressifs, la filiale d’Iliad Free mobile.

Outre SFR, Bouygues Telecom a annoncé début juillet un plan de départs volontaires portant sur 556 postes, tandis que l’opérateur historique France Télécom a décidé de ralentir le rythme de ses recrutements.

Si les flux d’abonnés commencent à se stabiliser, les baisses de tarifs consenties par les différents opérateurs pour retenir leur clientèle vont continuer de pénaliser leurs résultats à mesure que leurs clients renouvellent leur contrat.

SFR, qui a regagné 40.000 abonnés dans le mobile au troisième trimestre, attend un recul proche de 12% de son résultat opérationnel (Ebitda) sur l’ensemble de 2012.

France Télécom a quant à lui sabré sa prévision de dividende pour 2012 et 2013, en disant anticiper une année 2013 plus difficile que prévu.

Avec Julien Ponthus, édité par Dominique Rodriguez

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