L’App Store d’Apple visé par une enquête de l’antitrust britannique

Author:

Les fronts concurrentiels se multiplient pour Apple. Jeudi, c’est l’antitrust britannique qui a rendu publique l’ouverture d’une enquête sur les pratiques du géant californien en matière de distribution d’applications mobiles.

Sollicitée par plusieurs développeurs au sujet des termes et conditions contractuelles d’Apple, et après avoir produit son propre rapport sur les marchés numériques l’été dernier, la CMA (Competition and Markets Authority) va désormais déterminer si l’entreprise a bien une position dominante sur le marché de la distribution des applications mobiles sur les appareils Apple au Royaume-Uni – ce qui ne fait guère de doute, puisque les magasins d’applis alternatifs sont prohibés par le constructeur de l’iPhone.

Des « préjudices réels »

Surtout, la CMA devra dire si Apple en profite pour imposer des conditions injustes ou anticoncurrentielles aux développeurs, qui se traduiraient par un choix plus restreint ou des prix plus élevés pour le consommateur. La CMA se penchera notamment sur l’obligation faite aux développeurs d’utiliser le système de paiement d’Apple pour toutes les transactions à l’intérieur de son écosystème mobile, et sur lesquelles le groupe prélève une commission de 15 à 30 % – largement décriée par les développeurs.

Lire aussi :

La lente évolution du modèle de l’App Store d’Apple

« Des millions d’entre nous utilisent des apps tous les jours pour consulter la météo, jouer ou commander à emporter. Donc, les plaintes selon lesquelles Apple utilise sa position de marché pour définir des conditions qui sont injustes ou restreignent la concurrence et le choix – potentiellement au détriment des consommateurs qui achètent ou utilisent des apps – méritent une analyse attentive, explique Andrea Coscelli, le directeur général de la CMA. Notre examen en cours des marchés numériques a déjà révélé des tendances inquiétantes. Nous savons que les entreprises, ainsi que les consommateurs, peuvent subir des préjudices réels si des pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech restent incontrôlées. »

Quatre enquêtes à Bruxelles

Une telle grogne contre Apple n’est pas neuve. Mais elle va crescendo. Depuis l’été dernier, pas moins de quatre enquêtes pour de possibles comportements anticoncurrentiels d’Apple sont ouvertes à Bruxelles. Les services de la commissaire Margrethe Vestager s’intéressent non seulement à la commission d’Apple et sa faculté de proposer ses propres applis concurrentes – pour la musique en streaming , les e-books ou les jeux vidéo, par exemple -, mais aussi à son système de paiement mobile Apple Pay. Sans compter que l’antitrust du bloc est engagé par ailleurs dans un bras de fer judiciaire épique avec Apple au sujet des 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts que Bruxelles veut forcer le groupe à payer.

En France également, l’Autorité de la concurrence a été saisie par des représentants du monde de la publicité , inquiets de la prochaine mise en place de limites au pistage dans les applis mobiles dans iOS. Le gendarme français doit se prononcer incessamment.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *