Jeu vidéo : scandale autour du viol de Lara Croft

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Dans la suite du jeu «Tomb Raider», qui sortira en mars 2013, la célèbre héroïne virtuelle est victime d’une agression sexuelle. «Faire subir de tels supplices à l’une des figures les plus emblématiques du jeu vidéo, c’est tout simplement génial. Et si j’osais, je dirais même que c’est assez excitant», ose un journaliste du magazine Joystick.

 Une réaction dont s’indignent les internautes, l’accusant de faire l’apologie du .

Dans son hors-série du 3 juillet, Joystick consacre un dossier spécial à la prochaine version du jeu. Les studios Crystal Dynamics y reprennent l’histoire de l’héroïne à partir de zéro, pour relancer la série. Lara Croft y subit une tentative de viol. Comme l’analyse Le Nouvel Observateur, il s’agit de motiver la violence à venir du personnage et d’excuser des sous couvert de vengeance. Mais en assumant ses fantasmes pour l’héroïne, en avouant à quel point elle l’émoustille, le journaliste spécialisé a dérapé. Ce que les internautes ne lui pardonnent pas. 

Des réactions virulentes

@Mar_Lard, qui se décrit comme gameuse et féministe, dit avoir « disséqué la charogne ». Dans un billet vindicatif, elle s’insurge contre le journaliste : « Ce qui m’intéresse le plus ici, c’est surtout l’expression « calvaire charnel », écrit-elle. Immonde euphémisme pour occulter la réalité du viol. Ça ne fait que fantasmer dessus pendant tout l’article et ça n’a même pas le courage d’appeler un chat un chat. Comme deux mots peuvent en dire long ! ».

Même colère sur le blog de Crêpe Georgette ou encore de la part de Cyril Marquant sur jepense-jecris.fr qui dénonce l’irresponsabilité du magazine face à son jeune lectorat. Sur l’espace participatif « Le Plus » du Nouvel Observateur, la chroniqueuse Gaëlle-Marie Zimmermann pointe l’émergence d’un discours cautionnant la violence envers les femmes. Elle cite en parallèle les propos choquants d’un élu républicain américain à propos de l’impossibilité pour une femme de tomber enceinte suite à un « vrai viol ».

Des excuses du magazine et du journaliste

Le débat s’est poursuivi sur Twitter, jusqu’à la réaction du magazine Joystick sur sa page Facebook après plusieurs jours de polémique :

« Il n’y a évidemment aucune « apologie du viol » dans notre article, peut-on lire. Pas plus qu’il n’y a de citations telles que « le viol, c’est génial », phrase que l’on nous a prêtée de manière arbitraire et fausse.
Venons-en au passage particulièrement incriminé, celui où l’on ferait prétendument l’apologie du viol. (…) En effet, l’adjectif « excitant » n’a pas sa place à ce moment-là de l’article, à cause du double-sens malheureux qu’il peut suggérer.
De plus, nous tenons à préciser qu’à aucun moment le fait que ce personnage soit une femme n’est entré en ligne de compte pour orienter notre article. Quand le personnage de James Bond est sali, battu et humilié dans Casino Royale, nous trouvons également cela « génial », argumente la rédaction du magazine qui finit par s’excuser auprès des personnes « personnes sincèrement heurtées par le dossier »
 ».

Le journaliste a fait son mea culpa auprès de l’Express, mercredi. « Je pars du principe que si mon article n’a pas été compris, c’est qu’il n’était pas bon. L’angle que j’ai choisi me semble toujours pertinent et intéressant. C’est sur la forme que j’ai été négligent et naïf. Ne pas avoir imaginé qu’il pourrait choquer est mon plus grand tort », confie-t-il.

VIDEO. La bande annonce du prochain jeu « Tomb Raider »

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