Pour le membre du conseil d’administration de l’Electronic Frontier Foundation, les citoyens du monde entier ont droit à davantage d’informations.
Brad Templeton n’est pas un technophobe. Celui qui fut un des premiers spécialistes de Usenet – un réseau de forums inventé en 1979 – a récemment participé au développement de la Google Car, cette voiture sans conducteur déjà autorisé dans l’État du Nevada, comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous. En tant que professeur à la Singularity University en Californie, il parie sur l’accélération des technologies. Et alors que les chefs d’État européens affichent tour à tour leur colère en découvrant la surveillance dont ils ont été l’objet, Templeton ne remet pas en cause l’existence de services secrets, censés protéger les États.
Mais durant dix ans il a également présidé le conseil d’administration de l’Electronic Frontier Foundation (EFF, une ONG internationale basée aux États-Unis et attachée à la liberté d’expression). Il estime, dans l’entretien qu’il a accordé au Point.fr, que les citoyens doivent se réapproprier d’urgence le débat sur les moyens alloués à la surveillance chapeautée par l’État. “Le grand public est capable de juger si les choses faites en son nom correspondent vraiment à ce qu’il veut, à la société qu’il souhaite.”
Un débat au niveau mondial
Pour cet informaticien né à Toronto il y a 53 ans, la problématique dépasse largement les frontières de l’État fédéral. “Aux États-Unis, explique-t-il, le débat s’est surtout focalisé sur la question de savoir si la NSA a violé les règles en espionnant les citoyens américains. Mais le reste du monde n’en a cure. Je pense qu’il est très important que les règles d’espionnage soient débattues au niveau mondial.” Cela évitera, selon lui, qu’à la colère des chefs d’État ne succède celle des citoyens, qui, pour certains, manifesteront le 26 (…)
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