ROME (Reuters) – Franco Bernabe, président de Telecom Italia, a déclaré mercredi que l’opérateur télécoms devait augmenter son capital afin de réduire ses 29 milliards d’euros de dette et d’éviter un déclassement de sa note de crédit, ce qui risque de susciter un désaccord du premier actionnaire, l’espagnol Telefonica.

Franco Bernabe a défendu cette position devant une commission du Sénat italien, au lendemain de l’annonce par Telefonica d’un accord qui pourrait assurer à terme au groupe espagnol le contrôle de l’opérateur italien.

“Il y a une liquidité abondante et les conditions se prêtent à une augmentation de capital”, a-t-il estimé.

L’action Telecom Italia perdait 2,17% à 58,7 centimes d’euros vers 09h15 GMT.

La prise de contrôle du groupe italien par Telefonica, que l’accord annoncé mardi permettrait sans offre d’achat officielle, est vue en Italie d’un mauvais oeil par plusieurs responsables syndicaux et politiques.

Matteo Colaninno, porte-parole pour les questions économiques du Parti démocrate (PD, centre gauche), l’une des formation de la coalition au pouvoir, a jugé que Rome devait intervenir pour préserver les intérêts nationaux.

Dans le même temps, Luigi Zingales, l’un des cinq administrateurs indépendants de Telecom Italia, a fait part de leur opposition à une cession d’actifs que Telefonica pourrait éventuellement imposer.

Un responsable syndical a en effet déclaré à Reuters que Franco Bernabe préparait un ambitieux plan d’investissement en Italie qui nécessiterait une importante mise de fonds, estimée entre trois et cinq milliards d’euros par une autre source.

Franco Bernabe, qui occupe la tête de Telecom Italia depuis 2008, a jugé mercredi qu’une cession d’actifs risquait de prendre trop de temps pour empêcher un déclassement de la note de crédit de l’opérateur, et a annoncé qu’une augmentation de capital serait ouverte à tous les investisseurs, actuels comme nouveaux.

Il a précisé que la vente des actifs latino-américains de Telecom Italia, comme sa filiale brésilienne Tim Participacoes, concurrente directe de Telefonica, prendrait du temps et n’était pas compatible avec le risque d’un déclassement.

La prochaine réunion du conseil d’administration de Telecom Italia aura lieu le 3 octobre.

Alberto Sisto, Stefano Rebaudo et Giuseppe Fonte, Wilfrid Exbrayat et Julien Dury pour le service français