T-Mobile USA et MetroPCS vont fusionner

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FRANCFORT/NEW YORK (Reuters) – Deutsche Telekom et MetroPCS ont annoncé mercredi qu’ils allaient fusionner leurs activités mobiles américaines, donnant ainsi naissance au quatrième acteur du secteur aux Etats-Unis.

Les conseils d’administration des deux groupes se sont exprimés en faveur de l’opération, au terme de laquelle Deutsche Telekom contrôlera 74% du nouvel ensemble tandis que MetroPCS détiendra les 26% restants.

Cette fusion devra permettre à T-Mobile USA, filiale de Deutsche Telekom, de mieux concurrencer les géants américains ATT et Verizon. Mais elle pourrait également permettre de faciliter une éventuelle sortie de Deutsche Telekom du marché américain.

Les autorités américaines de la régulation ont bloqué l’année dernière un rapprochement entre ATT et T-Mobile USA, estimant qu’il aurait affecté la concurrence.

Dans les faits, l’opération annoncée mercredi est une fusion dite “inversée” dans le cadre de laquelle MetroPCS, le plus petit des deux acteurs, rachètera T-Mobile USA.

L’accord sera structuré comme une recapitalisation. MetroPCS décidera un fractionnement de son action à une contre deux tout en versant 1,5 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros) à ses actionnaires.

La nouvelle entité, qui adoptera la raison sociale T-Mobile et qui sera dirigée par John Legere, l’actuel directeur général de la filiale américaine de Deutsche Telekom, disposera d’un portefeuille de 42,5 millions d’abonnés et pèsera 24,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires proforma au titre de l’exercice 2012.

Sprint, troisième acteur américain du secteur, a quant à lui 56 millions d’abonnés contre 94 millions pour Verizon et 105 millions pour ATT. Après avoir été l’un des moteurs de la croissance de Deutsche Telekom, T-Mobile USA a peu à peu perdu du terrain sur le marché américain.

NORMES MOBILES DIFFÉRENTES

Deutsche Telekom a indiqué que l’opération se traduirait par des charges de dépréciation de 7 à 8 milliards d’euros et ajouté que sa politique de rémunération de ses actionnaires resterait inchangée en 2012.

A la Bourse de New York, le titre MetroPCS, qui s’était envolé mardi soir de 17%, perdait mercredi 8,54% à 12,41 dollars vers 16h45 GMT.

Deutsche Telekom a gagné 0,11% à la Bourse de Francfort, sousperformant le Dax qui a pris 0,22% dans un volume réduit, la journée de mercredi étant fériée en Allemagne.

Le premier défi pour le nouveau groupe sera de fusionner les deux réseaux, qui n’utilisent pas les mêmes normes mobiles et devront migrer vers la technologie 4G au cours des prochaines années.

Une telle rationalisation devrait générer des économies de coûts à moyen terme, mais à court terme, elle risque au contraire de nécessiter des investissements et d’affecter les marges de la société, comme l’a expérimenté Sprint lorsqu’il a peiné à intégrer Nextel.

“On ne va pas commettre les mêmes erreurs que celles qui ont pu être faites par le passé: on ne va pas réunir deux réseaux avec des technologies différentes”, a assuré John Legere lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Il a ajouté que la rationalisation, qu’il espère terminée d’ici fin 2015, ne devrait presque rien coûter aux consommateurs.

Deutsche Telekom a de son côté évalué les synergies de coûts en valeur actualisée à 6 à 7 milliards de dollars, puis à 1,2-1,5 milliards par an à partir de 2017.

Nicolas Delame et Tangi Salaün pour le service français, édité par Marc Angrand

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