Rétro Apple : les bonnes nouvelles de 2019

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L’année s’achève, et avec elle de nombreuses joies comme les inévitables déceptions. Pour Apple et pour l’ensemble tech, 2019 a ressemblé à un grand huit plein de bonnes nouvelles, et aussi quelques mauvaises. Retour ce samedi sur les satisfactions de cette année qui se termine, avant de revenir demain dimanche sur tout ce qui nous a irrité !

Du matériel Apple à meilleur prix

3 semaines seulement après sa sortie, le MacBook Pro 16″ faisait l’objet de réduction de 5 voire de 7% chez les vendeurs en ligne. Amazon, Rue du Commerce ou Top Achat n’ont pas instauré les premiers ces rabais rapides et récurrents qui touchent maintenant tous les produits d’Apple peu de temps après leur lancement, mais ils ont élargi l’offre au-delà des habituels Boulanger, Fnac et Darty.

Même le refurb d’Apple n’est plus systématiquement la meilleure destination. Les remises y sont certes les plus élevées (de l’ordre de 17% pour du matériel en parfait état, sous garantie) mais les rayons ne sont pas toujours bien garnis, les derniers modèles mettent quelques mois à y arriver… quand ils arrivent. Contrairement au refurb américain, on n’y a jamais vu d’Apple Watch ou de HomePod et, chez eux comme chez nous, aucun iPhone 2018 n’y a été vendu.

« Vous dites que vous l’avez acheté combien ce truc ? » Image @Tim Cook

L’Apple Store se retrouve parfois à servir de simple référence sur le prix public d’un iPhone ou d’un MacBook Air qu’on achètera ailleurs (sauf à vouloir des options particulières ou profiter de services exclusifs comme une gravure ou le choix d’un bracelet dans l’Apple Watch Studio). Les revendeurs traditionnels d’Apple se retrouvent quant à eux entre le marteau de l’Apple Store et l’enclume toujours plus grande de ces chaines et sites.

Il fut un temps, pas si lointain, où l’on avait du mal à donner des adresses où trouver de meilleurs prix que ceux suggérés par Apple. C’est maintenant chose révolue. Ce ne sont pas des prix cassés — il ne faut pas exagérer non plus — mais la douloureuse s’en trouve atténuée et l’on peut profiter de l’économie réalisée pour ajouter des accessoires.

Un an d’évolution des prix pour l’iPad Pro d’entrée de gamme (via CamelCamelCamel). 900 € sans discontinuer chez Apple et jusqu’à 729 € chez Amazon

La principale interrogation est la qualité du service après-vente, lorsque des problèmes se poseront. Il faut rappeler que même Apple sous-traite certaines interventions à des tiers (lire MacBook Pro 2015 : nouveaux détails sur le programme de remplacement de la batterie). Ces sites ont toutefois un agrément de revendeur Apple tout ce qu’il y a de plus officiel, ce qui suppose un minimum de sérieux dans les prestations. On verra au fil du temps (et de vos retours d’expérience) ce qu’il en est.

👉 Florian

Apple en pole sur l’informatique vestimentaire

Apple ne ferait plus rêver pour de nombreux analystes, journalistes et autres observateurs de l’univers Apple, pour qui c’est devenu quasiment une marotte, voire un gagne-pain. Parmi les variantes, on trouve aussi « C’était mieux du temps de Jobs » (d’un temps où on était encore jeunes), ou encore « Apple n’innove plus ».

On a entendu de multiples variations de ce marronnier lors du lancement (contrarié) des premiers appareils pliables cette année. Tout au mieux, ce sont des prototypes qui expliquent pourquoi Apple ne s‘est pas lancée sur ce marché… et pourquoi il faudra patienter quelques années avant de voir ce type de produits connaître un véritable essor. Mais alors que tous les regards se sont tournés vers ce marché à peine balbutiant, Apple a discrètement raflé la mise sur le secteur de l‘informatique vestimentaire.

Quand Apple a retiré le port jack de l’iPhone puis sorti en catimini ses étranges écouteurs sans fil, ces mêmes observateurs avisés ont poussé de hauts cris. Mais la réalité, c’est que les consommateurs — qui ne sont pas aussi conservateurs que certains voudraient les dépeindre — ont, dans leur majorité, adopté le positionnement d’Apple, y compris sur Android d’ailleurs.

Deux ans plus tard, les AirPods sont devenus un phénomène culturel au même titre que les iPods quinze ans plus tôt. Apple l‘a bien compris et a même ressorti les fameuses silhouettes dansantes à l‘occasion du lancement des AirPods Pro.

Ce qui est fou avec les AirPods, c‘est qu‘ils font un carton alors qu‘Apple communique paradoxalement assez peu dessus. Là où la moindre variation de couleur d’iPod avait droit à un keynote spécial, le constructeur n‘a même pas daigné consacrer quelques minutes aux AirPods Pro lors de son spécial event de septembre. Les nouveaux écouteurs sont tout simplement sortis en catimini en plein cœur de l’automne.

Les AirPods ne sont pas que des écouteurs ultra-pratique, ce sont aussi des « audinateurs ». Et c‘est un outil informatique en constant progrès. A titre personnel, je suis bluffé par les progrès constants de son association avec Siri. Dur des oreilles à leurs débuts, les AirPods ont l’ouïe de plus en plus fine, au point de comprendre mes instructions même quand ils sont sous un bonnet. Et Siri est de plus en plus pratique, notamment pour écouter et répondre à des messages depuis iOS 13.2.

Il y a deux manières de mesurer le succès des AirPods : le nombre de contrefaçons en vente absolument partout (l‘immobilisme d‘Apple en devient presque gênant), et les projections de certains analystes sérieux. Pour Horace Dediu, le chiffre d‘affaires généré par les AirPods devrait égaler celui des iPod à leur zénith.

Sur le marché de l’informatique vestimentaire, l‘autre belle histoire de la Pomme c‘est indéniablement l‘Apple Watch, qui elle aussi est en train de plier son marché. De l’autre côté des Alpes, l‘information a jeté un véritable froid même si elle était prévisible : en 2019, les ventes d‘Apple Watch devraient en toute logique faire mieux que les ventes de montres suisses.

L‘affaire n‘était pas évidente quand Apple a présenté assez maladroitement son premier modèle, il y a de cela cinq ans. Là où les AirPods ont bénéficié d’un succès immédiat — le produit est moins compliqué à expliquer —, l‘Apple Watch a connu des débuts beaucoup plus difficiles. Les projections d‘avant lancement étaient autrement plus ambitieuses. Mais l‘Apple Watch a su trouver rapidement sa voie, misant davantage sur le sport et la santé que sur le côté bijou et horlogerie. L‘Apple Watch ne cesse également de sauver des vies et en termes de publicité virale, Apple ne peut rêver mieux.

La superbe Apple Watch Series 5 en titane.

Résultat, l‘Apple Watch fait bien mieux que n’importe quelle autre montre connectée, et la baisse en gamme tarifaire opérée par le constructeur lui permet de concurrencer sérieusement les bracelets de suivi sportif les plus chers. Et le meilleur est sans doute à venir quand on voit le potentiel de l‘Apple Watch, qui gagne petit à petit son indépendance avec l‘iPhone.

Le succès grandissant du petit écran de poignet d’Apple commence à affoler le reste de l‘industrie. Incapable d‘exister sur le marché, Google a mis la main sur Fitbit. Quand on connaît l‘incapacité chronique du moteur de recherche à exploiter ses différentes acquisitions dans le domaine du hardware, on ne peut que s‘interroger sur la manœuvre de l’entreprise.

Quelle sera la prochaine étape pour Apple ? Après le poignet avec l‘Apple Watch et les oreilles avec les AirPods, la Pomme s‘intéresse de plus en plus à nos yeux. Mais un casque ou des lunettes Apple ne seront pas pour tout de suite, et il se posera un sérieux problème d’acceptabilité sociale.

👉 Christophe

iPadOS : et l’iPad sortit de l’ombre de l’iPhone

Neuf ans après sa création, l’iPad a enfin gagné ses galons de plateforme à part entière chez Apple avec iPadOS, son propre système d’exploitation dédié. Une naissance aux forceps : le logiciel est sorti quelques jours après iOS 13, dont il n’est guère plus qu’un décalque pour grand écran. Les différences entre iOS 13 et iPadOS sont minces, à l’exception des fonctions véritablement pensées pour la tablette — mais elles étaient pour la plupart déjà présentes dans les versions précédentes d’iOS pour iPad.

Difficile pourtant de faire la fine bouche. En disposant de son propre OS, l’iPad va pouvoir vivre sa vie et voguer de plus en plus loin de l’iPhone. Des fonctionnalités inédites et dédiées vont pouvoir sortir plus facilement, du moins on peut l’espérer. Il faudra cependant qu’Apple réduise la gymnastique mentale et aussi physique nécessaire pour tirer le meilleur profit de la tablette (certains gestes sont peu accessibles).

iPadOS est une promesse, celle de faire de l’iPad un produit véritablement autonome, qui soit à la fois davantage qu’un « grand iPhone » et différent des ordinateurs portables classiques. iPadOS 14 a la lourde tâche de concrétiser cette vision (lire aussi : iPadOS : le risque du grille-pain-réfrigérateur).

👉 Mickaël

La domotique, c’est fantastique (bientôt)

Cette fin d’année ressemble à la hotte du Père Noël pour ceux qui veulent rendre leur maison plus intelligente. Coup sur coup, plusieurs très bonnes nouvelles se sont en effet succédé, à commencer par l’annonce d’un standard domotique commun et open source entre Apple, Amazon, Google et la Zigbee Alliance : Connected Home over IP (CHIP).

Le monde a-t-il besoin d’un nouveau standard, notamment dans un secteur où les chapelles et les silos ne manquent pas ? Cela reste à voir, bien sûr. Et le communiqué du nouveau groupe indique noir sur blanc que le support de la nouvelle plateforme ne s’appliquera que sur les nouveaux produits (les promoteurs de l’initiative assurent qu’ils continueront à développer leurs technologies maison).

Par ailleurs, ces grands regroupements d’entreprises autour d’un but commun accouchent souvent de souris. Mais même si ces constructeurs se tirent la bourre sur ce marché, leurs intérêts se rejoignent pour maximiser les ventes et agrandir un gâteau qui, sans interopérabilité, est condamné à rester un cupcake pour quelques happy few. Quitte à manger son chapeau et accepter de prendre en charge les assistants des autres : les produits CHIP seront contrôlables avec Alexa, Google Assistant et Siri.

La bonne volonté d’Apple est manifeste dans cette histoire, ce qui permettra au passage de stimuler une plateforme qui traine la patte derrière les écosystèmes domotiques d’Amazon et de Google. HomeKit, qui fête d’ailleurs son cinquième anniversaire cette année, présente une situation bien meilleure qu’à son lancement où les produits compatibles n’étaient vraiment pas nombreux. L’écosystème a semblé faire du surplace et on a pu se demander si ses plus gros concurrents n’allaient pas prendre le dessus et le constructeur lâcher l’affaire. 2019 a permis de prouver que ce n’était clairement pas le cas, au contraire même.

Ces derniers mois, HomeKit s’est davantage ouvert aux constructeurs d’accessoires. La puce obligatoire des débuts a cédé la place à une solution purement logicielle et l’ouverture du code source de HomeKit va permettre d’apporter encore plus de produits compatibles. Apple a surtout enrichi son écosystème avec une fonction extrêmement utile grâce à la vidéo sécurisée HomeKit.

La caméra placée dans mon bureau enregistre régulièrement des vidéos de mon chat. Pourrait-on imaginer meilleure fonction ?

Cette fonction remplace les abonnements en général liés aux caméras connectées et qui sont souvent obligatoires pour en profiter pleinement. Elle dépend malgré tout d’un abonnement, puisqu’elle repose sur iCloud pour stocker dix jours d’historique, mais il y a des chances pour qu’on ait déjà souscrit à cette formule.

Apple a aussi introduit le concept de routeurs HomeKit cette année, mais il faudra attendre de voir à quoi cela ressemble et à quoi cela pourrait servir exactement. Quoi qu’il en soit, la firme de Cupertino ne s’est jamais autant intéressée à la domotique et c’est tant mieux, elle apporte sa vision spécifique en matière de sécurité et de données privées.

Apple, c’est une chose, mais c’est sans doute Ikea, partenaire du mouvement CHIP via la Zigbee Alliance, qui est le constructeur a avoir le plus à gagner à une simplification des technologies domotiques. Les produits connectés du géant du meuble en kit sont en effet parmi les plus abordables du marché… On lui pardonne donc d’autant plus facilement son application Home Smart pas franchement intuitive et un support HomeKit limité.

La nouvelle app Home Smart. Image : The Verge.

Les choses vont changer, pour ce qui concerne l’application en tout cas : Ikea peaufine actuellement une nouvelle version de Home Smart bien plus simple à utiliser, notamment pour la connexion avec ses produits domotiques (bonus : le support HomeKit pour les stores enrouleurs sera disponible en début d’année prochaine !).

Certes, toutes ces bonnes nouvelles ne sont encore que des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Et le secteur de la domotique nous a habitué à prendre notre mal en patience. Malgré tout, le fruit semble maintenant mûr pour le décollage très grand public de la maison intelligente. En tout cas, la rampe de lancement est mise.

👉 Mickaël Nicolas

Le Mac est (peut-être) de retour !

Vous souvenez-vous de la présentation du MacBook Air et Mac mini, en octobre 2018 ? Apple s’enorgueillissait de les fabriquer dans un aluminium recyclé… à partir des chutes de la production de l’iPad. Le Mac comme tas de ferraille, qui ne doit son existence qu’à celle d’une vulgaire tablette, cela pouvait mettre un coup au moral des utilisateurs de Macintosh SE/30 et de PowerBook G3 Wallstreet.

Au printemps pourtant, Apple a renouvelé la gamme d’iMac. Un modèle conserve encore son disque dur antédiluvien, mais les autres possèdent des SSD ultra-rapides et des puces surpuissantes. Dans la foulée, le MacBook Pro 13″ d’entrée de gamme a gagné une Touch Bar. À 1 499 €, ce « MacBook Air Pro » offre le meilleur rapport prix/performances de la gamme.

Surtout, le MacBook Pro 16″ remplace avantageusement le MacBook Pro 15″, avec son clavier à ciseaux et son système de refroidissement efficace. Machine étendard à la clientèle aussi réduite qu’emblématique, le Mac Pro symbolise ce regain d’intérêt pour le Mac. « Le Mac est un camion », disait Steve Jobs. « Et on veut produire les meilleurs camions du monde », semble (enfin) dire Tim Cook.

👉 Anthony

Le départ de Jony Ive

Les pleins pouvoirs, c’est ce dont Jony Ive a hérité lorsque Steve Jobs a laissé les rênes d’Apple à Tim Cook. Les trois hommes formaient un équilibre idéal : le fondateur de l’entreprise était un homme de projets ; le designer, un génie des formes et des matériaux ; le directeur des opérations, un as de la chaîne de production.

Le départ de Jobs a rebattu les cartes et poussé Cook en dehors de sa zone de confort. Le nouveau patron a néanmoins profité pendant un temps du tuyau bien plein d’Apple : les produits lancés après la disparition du fondateur portaient indubitablement sa griffe. Ce qui a certainement permis à Tim Cook de prendre ses marques et de s’occuper de tout un tas d’autres choses, délaissant ce qui n’est sans doute pas sa marotte, la création de produits.

Alors que Jobs passait fréquemment voir Ive dans son studio de design, son successeur espaçait ses visites : un problème d’emploi du temps, mais aussi d’appétence comme l’avait raconté le Wall Street Journal. Tim Cook avait d’ailleurs dû démentir, ou plutôt expliquer sa manière de travailler avec le designer.

Avec l’assentiment de Tim Cook, Jony Ive a rapidement pris le contrôle du processus créatif d’Apple : celui qui est devenu vice-président senior du design en 2012 gérait non seulement le design des produits, mais aussi les interfaces des systèmes d’exploitation (rappelez-vous d’iOS 7…), ainsi que l’architecture et les équipements des boutiques d’Apple et même de l’Apple Park.

Une position inédite au sein d’Apple, où plus personne ne lui disait « non ». Ce qui explique la présence d’un modèle en or 18 carats dans le catalogue de l’Apple Watch, en 2015 : cette montre a permis au designer de travailler une matière que l’on trouve rarement dans des appareils informatiques. Mais son positionnement tarifaire (11 000 € et plus) a marqué une déconnexion avec la réalité qui a pu ternir le lancement de ce qui a été le premier vrai produit de Tim Cook.

Sous l’ère Ive, la recherche de la finesse à tout crin a longtemps castré les batteries des iPhone et sans doute forcé la création du clavier papillon. La forme a souvent pris sur le pas sur la fonction, comme le Mac Pro 2013 l’a illustré : une machine superbe, mais aux performances rognées par les limites thermiques.

Mais ce qu’on le retiendra surtout, c’est que Jony Ive a marqué les esprits avec des produits superbes, sans commune mesure avec ce que propose la concurrence. Ils sont rares les designers qui peuvent s’enorgueillir d’avoir accroché à leur tableau de chasse plusieurs icônes culturelles, comme l’iMac, l’iPod, l’iPhone, l’iPad, ou encore les AirPods. Des produits utilisés par des millions de personnes.

Que va devenir Apple, après le départ du designer parti fonder son propre studio ? On ne s’en fait pas trop : les collègues sont toujours présents au sein de l’entreprise, et Jony Ive va continuer à travailler pour la Pomme sur toutes sortes de projets. Une distance va se créer et c’est une bonne nouvelle : Apple va être moins dépendante des envies de son designer vedette et écouter davantage celles des utilisateurs.

Un mouvement de balancier qui n’a d’ailleurs pas attendu l’annonce du départ de Ive pour s’opérer : en gagnant un peu d’embonpoint, les iPhone bénéficient d’une plus grande autonomie. Avec son châssis un poil plus grand, le MacBook Pro 16 pouces a repoussé les limites thermiques dont souffraient ses prédécesseurs (sans oublier la mise au panier du clavier papillon). Le nouveau Mac Pro retrouve ce qu’il n’aurait jamais dû perdre, à savoir sa modularité interne et des performances qui s’améliorent au fil des ajouts de composants.

👉 Mickaël

Les bonnes nouvelles, c’est sympa, mais malheureusement l’année n’a pas été pavée que de roses. Rendez-vous demain dimanche pour revivre avec nous les mauvaises nouvelles de 2019 !

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