Pourquoi un vétéran du SAV a décidé d’abandonner son agrément Apple

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Depuis le 2 novembre 2021, et pour la première fois depuis 18 ans, Gilles Auréjac ne dirige plus un Centre de services agréé Apple (CSAA). Il n’a pas fermé : ce bidouilleur dans l’âme a décidé de renoncer à l’agrément officiel pour retrouver la liberté d’intervenir sur les produits d’Apple comme il l’entend. Débarrassé des règles d’Apple, son métier de réparateur peut retrouver de son sel et de son intérêt.

Se priver de ce label dont profitent quelques 5 000 centres dans le monde, même avec les contraintes qu’il occasionne, suppose toutefois qu’il sera plus difficile d’obtenir des pièces de rechange et des informations sur les nouveaux matériels. Dans les faits, ce n’est pas forcément si compliqué et surtout, son équipe peut ouvrir l’éventail des interventions possibles.

Comment en vient-on à renoncer au précieux agrément Apple et quelles en sont les conséquences pour maintenir son activité ? C’est ce que nous avons voulu comprendre avec ce cas particulier.

Si vous avez cherché un jour des informations pointues pour améliorer matériellement un Mac, vous avez probablement déjà croisé le nom de Gilles Auréjac sur Twitter. Depuis des dizaines d’années, il propose de l’aide pour mettre à jour un Mac, changer la RAM, installer un SSD… Au quotidien, Gilles gère Polysoft.

Polysoft.

Situé à Tours, Polysoft existe depuis 2003, et même 1982 avec les anciens propriétaires. Son fonds de commerce est la réparation des produits de la marque à la pomme : il ne s’agit pas d’un service proposé en plus de la vente d’un matériel, comme dans certains cas. C’est un point important : la survie d’un CSAA dépend des réparations, elle ne peut pas être compensée par la commercialisation d’iPhone, de Mac ou d’iPad.

Malheureusement, on s’en doute aisément, la politique d’Apple depuis des années vis-à-vis du SAV a rendu ce métier de plus en plus compliqué à exercer. Tout particulièrement dans le monde des Mac où les évolutions du matériel amènent à un constat assez simple : les modifications deviennent très périlleuses… quand elles sont possibles.

De la réparation au simple démontage

« Au fil des années, Apple a transformé le métier de technicien agréé. On n’est plus réparateur, mais, au mieux, monteur de pièces », constate Gilles Auréjac, qui déplore une évolution vers de moins en moins d’interventions techniques ou alors superficielles : « la majeure partie du temps on est contrôleur de conformité, on oppose des refus quand les choses ne sont pas dans les clous, on fait la guerre aux réparateurs indépendants, on refuse les upgrades et, par la force des choses, on pousse à acheter du neuf. »

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