L’ancien patron de Google France estime que le marketing sur le Web est toujours trop jeune pour qu’il existe de vraies règles de bonne conduite.
Mats Carduner a été le patron de Google France de 2005 à 2010. Une expérience qui lui sert au quotidien, depuis qu’il a fondé son agence de conseil en marketing web. Le Point.fr a rencontré jeudi cet expert de nos habitudes de consommation en ligne, qui aide les cybermarchands à optimiser leur “taux de conversion”, c’est-à-dire la quantité d’internautes qui ressortent de leurs rayons en ayant effectué un achat.
Le Point.fr : comment le marketing web a-t-il évolué ces dernières années ?
Mats Carduner : Google était un super poste d’observation, et nous étions plusieurs à vouloir créer une start-up axée sur la donnée. Le constat, c’est que le taux de conversion est faible, qu’il y a énormément de déchets. Pour faire mieux, il faut utiliser les données qui sont collectées sur les internautes. La donnée, c’est désormais la colonne vertébrale du marketing web. Ceux qui la possèdent sont assis sur une mine d’or ! Mon agence (fifty-five, NDLR) s’appelle aussi “the data agency”, l’agence des données, ce n’est pas pour rien ! La moitié de nos employés sont des techniciens, l’autre moitié des analystes marketing.
Le pistage des internautes fait polémique : y a-t-il une déontologie, des règles de bonne conduite ?
Il n’y a pas de déontologie, c’est la jungle ! Certains éditeurs ou régies publicitaires flirtent avec le respect de la vie privée en jouant sur certains vides juridiques ou sur le décalage croissant entre les réglementations et les nouveaux services et usages. Le rôle d’une agence comme la nôtre est aussi d’inciter nos clients à adopter de bonnes pratiques.
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