L’attaque était organisée, synchronisée et a fait mouche. Les sites internet de plusieurs administrations suédoises étaient lundi inaccessibles en fin d’après-midi, vraisemblablement victimes d’une attaque DDos, qui pourrait avoir été orchestrée par le collectif Anonymous.
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«Je peux confirmer que le site du gouvernement a aujourd’hui eu des problèmes, mais pour des raisons de sécurité, je ne peux en dire plus», a confié une porte-parole du gouvernement, Anna Dahlén, qui a dit ignorer quand le site serait à nouveau accessible.
Vers 19 heures ce lundi, l’attaque n’avait pas été explicitement revendiquée mais des comptes se revendiquant d’Anonymous disaient leur satisfaction sur Twitter ou rappelaient les positions du gouvernement suédois qui pourraient avoir déclenché une telle attaque.
«Il y a eu des allégations hier (dimanche) soir selon lesquelles regeringen.se (le site du gouvernement) avait été frappé, mais nous ne pouvons vraiment pas le confirmer pour le moment», a indiqué dans un tweet en anglais la branche suédoise du collectif de pirates informatiques Anonymous (@AnonOpsSweden).
There is a million reasons why…but who? ..Official
#Swedish websites targeted in#cyber attack – bit.ly/OR9YPR— Anonymous (@YourAnonNews) September 3, 2012
Le site sweden.se, portail de la Suède sur le web, était lui aussi indisponible. Il «a été l’objet d’une attaque DDoS», a expliqué un responsable de l’hébergeur du site, Patrik Brännström. Selon lui, le site du gouvernement a «sans doute» été victime de la même attaque.
D’autres sites officiels comme studyinsweden.se et le site des forces armées étaient également indisponibles. Le collectif Anonymous a revendiqué plusieurs cyberattaques contre des sites gouvernementaux notamment au Japon.
Pourquoi attaquer la Suède ?
Outre la très médiatisée affaire Julian Assange, réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres et réclamé par les autorités suédoises pour une affaire d’agression sexuelle, un autre événement pourrait avoir déclenché la colère des Anonymous ou d’autres internautes partisans de la liberté sur Internet.
Dimanche, la police cambodgienne a en effet annoncé l’arrestation d’un des co-fondateurs du site suédois de téléchargement Pirate Bay à Phnom Penh à la demande des autorités suédoises. Gottfrid Svartholm Warg avait été condamné en 2009 à un an de prison mais ne s’était pas rendu aux autorités en début d’année pour servir sa peine.
Créé fin 2003, Pirate Bay compte plus de 35 millions d’utilisateurs à travers le monde et permet de diriger ses utilisateurs à l’aide de la technologie «Bittorrent» vers les fichiers (films, musique, jeux) qu’ils recherchent, mais sans en abriter aucun dans ses serveurs. Fin 2010, les deux autres co-fondateurs Fredrik Neij et Peter Sunde, 32 ans tous les deux, avaient été condamnés en appel respectivement à dix et huit mois de prison ferme et à payer environ 46 millions de couronnes (4,6 millions d’euros).