Paris trouve un accord avec les opérateurs sur les antennes

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PARIS (Reuters) – La Ville de Paris et les quatre opérateurs de téléphonie mobile français ont annoncé mardi être parvenus à un accord sur les antennes mobiles, ouvrant la voie au déploiement du très haut débit dans la capitale.

Les discussions entre élus et opérateurs achoppaient depuis de longs mois sur le renouvellement d’une charte qui régit depuis 2003 la téléphonie mobile à Paris et en particulier le dossier sensible des antennes.

Face aux désaccords entre les deux parties, la charte, qui était arrivée à expiration, était “gelée” et la mairie de Paris avait décidé à l’automne de suspendre l’installation de toute nouvelle antenne sur des sites lui appartenant.

Paris risquait du même coup de rater le coche de la “4G”, qui permet d’acheminer des débits jusqu’à dix fois supérieurs à ceux des réseaux actuels et dont les opérateurs ont engagé le déploiement dans les grandes villes de province.

Le projet de nouvelle charte “prend en compte les préoccupations des Parisiennes et des Parisiens en conciliant l’aménagement numérique de la capitale en technologies mobiles avec la volonté de la Ville de maîtriser l’exposition dans une relation partenariale de concertation renforcée”, expliquent la Ville de Paris et les opérateurs Orange, SFR (Vivendi), Bouygues Telecom (Bouygues) et Free (Iliad) dans un communiqué commun.

FACILITER LES INSTALLATIONS

Le projet doit encore être confirmé par un vote lors d’un conseil municipal prévu à la mi-octobre avant d’entrer en vigueur à la fin du même mois, a précisé à Reuters Jean-Marie Danjou, directeur général délégué au collège mobile de la Fédération française des télécoms.

Le principal point de blocage des discussions portait jusque-là sur le niveau maximum d’exposition aux ondes des antennes, jusqu’à présent fixé à 2 volts par mètre en moyenne sur 24 heures, selon une méthode de calcul propre à la Ville de Paris, différente de celle retenue par l’Agence nationale des Fréquences (ANFR).

La nouvelle charte, qui retient cette fois la méthode de l’ANFR, prévoit un niveau maximum d’exposition dans les lieux fermés de 5 volts par mètre pour les technologies 2G et 3G – qui correspond peu ou prou à l’ancienne norme – et un seuil qui est porté à 7 volts par mètre pour la 4G.

La Ville de Paris s’engage de son côté à faciliter l’installation des antennes en dressant notamment la liste des bâtiments susceptibles d’accueillir ces équipements dans les conditions prévues par la charte.

Un délai maximum de quatre mois est par ailleurs instauré pour l’examen des demandes d’installation.

“Nous sommes heureux d’avoir abouti à un accord sur une charte qui est un véritable partenariat et qui permettra de faire de Paris une capitale de l’internet mobile à très haut débit avec la 4G”, a souligné Jean-Marie Danjou.

L’association Robin des Toits, qui dénonce les risques pour la santé des ondes émises par les antennes mobiles, a critiqué un accord plus avantageux selon elle pour les opérateurs que pour la population.

“C’est incompréhensible que la ville de Paris qui avait tenu bon jusque-là n’ait pas négocié mieux”, a estimé son porte-parole Etienne Cendrier.

Si les seuils retenus sont inférieurs aux normes nationales qui s’établissent de 41 à 61 volts par mètre, ils sont encore supérieurs au 0,6 volt par mètre en faveur duquel milite l’association.

Elle regrette aussi le choix de la mairie de Paris de mettre à disposition ses bâtiments pour le déploiement de la 4G alors qu’il n’y a pas eu, selon elle, d’étude pour mesurer son impact sanitaire sur la population.

Gwénaëlle Barzic, édité par Pascale Denis

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