L’explosion des données sur Internet révolutionne notre mémoire collective

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Depuis l’apparition d’Internet, le volume de données à stocker n’a cessé d’augmenter à tel point qu’on pourrait bientôt avoir épuisé tous les mots pour le qualifier. De méga à giga, en passant par tera et peta, les préfixes utilisés pour décrire les accumulations de “bits” viennent à manquer tandis que se pose la question des moyens à employer pour stocker les archives du web.

Atlantico : Internet est-il en train de révolutionner notre rapport à la mémoire collective?

Clément Oury : Auparavant, les institutions de mémoire ne récupéraient que les choses qui étaient filtrées : il y a toujours eu un filtre éditorial, car cela coûtait cher de produire du contenu. Au temps de l’imprimerie de Gutenberg, produire coûtait évidemment plus cher que de sortir des journaux à feuilleton au 19e siècle. La production de contenus, sur papier ou DVD, a toujours été un enjeu industriel ou commercial.

En termes de production, ce filtre éditorial a aujourd’hui disparu dans la plupart des cas. On est passé d’une logique où quelques-uns parlaient à tout le monde, à une logique où tout le monde parle à tout le monde. Le dépôt légal, l’obligation pour tout éditeur ou tout producteur de contenu d’envoyer un ou plusieurs exemplaires de sa production auprès d’institutions, qui existe depuis le 16e siècle, permet de conserver une image représentative de ce qu’était la consommation et la production culturelles à un moment donné. L’idée était que de cette façon la BNF allait pouvoir disposer d’une collection exhaustive de tout ce qui a paru sous forme de livre, de 75 tours, de CD, de DVD, de jeux vidéos, … qui ont paru ou qui ont été diffusés en France.

Grâce au dépôt légal d’Internet, on a accès à des sources populaires auxquelles on n’avait pas accès auparavant. On peut constituer ce qu’on appelle des archives, qui sont plutôt des collections de sites, qui donnent des points de vue très différents de ce qu’on avait auparavant, et qui n’est pas filtré.

A titre d’exemple, lors des émeutes dans les (…)lire la suite sur Atlantico

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