Le Français installé à Montréal ne se destinait pas au jeu vidéo. Il est aujourd’hui le directeur d’une des licences les plus populaires. Portrait.
De temps en temps, il laisse échapper une intonation, plus qu’un accent, venue de l’autre côté de l’Atlantique. Celui qui est devenu, en l’espace de quelques années, le nouveau visage de la licence Assassin’s Creed est installé depuis 16 ans à Montréal. Comme de nombreux Français du milieu des jeux vidéo. Mais Jean Guesdon, lui, est venu au Canada avant d’en venir aux jeux vidéo.
Né à Saint-Nazaire, ce fils de professeurs déménage selon les affectations de ses parents. “Jusqu’à mes dix ans, je ne suis pas resté plus de deux ans dans la même école. Mine de rien, j’ai développé une facilité à m’intégrer”, explique-t-il. C’est peut-être de là que vient sa conviction qu’il ne faut jamais se fermer de portes. Après la ville de l’estuaire nantais, Luçon, puis le Maroc, la famille Guesdon s’installe aux Sables-d’Olonne. De cette mobilité forcée, Jean Guesdon retient le désir de ne pas s’enfermer dans un schéma prédéfini. Un bac C en poche, il s’en va faire ses “études à la carte”. “Je voulais vraiment m’assurer de coller à mes envies.” Il opte pour des cycles courts pour pouvoir “se réaligner” sur ses aspirations du moment. “Je réalise que, professionnellement, j’ai aussi suivi ce rythme des deux ans. Deux ans, c’est bien. C’est assez pour mettre en place des choses, sans que ce soit trop long pour lasser”, souligne-t-il. Mais Jean Guesdon avait au moins une certitude : son envie de créer, une appétence qu’il cultive depuis l’enfance. “Quand j’étais petit, les Lego ne me suffisaient pas, donc je rajoutais des pièces, des éléments en plus”, se souvient-il.
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