Iliad confirme sa poussée dans le mobile

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PARIS (Reuters) – Iliad a poursuivi ses conquêtes de clients dans la téléphonie mobile au quatrième trimestre lui permettant de publier jeudi une croissance record, tout en déclarant exclure pour le moment un rapprochement entre sa filiale Free mobile et l’un des opérateurs concurrents.

Le groupe a vu son chiffre d’affaires faire un bond de 48,6% en 2012, à 3,15 milliards d’euros, porté par les revenus dégagés par sa nouvelle activité mobile qui représentent désormais plus d’un quart du chiffre d’affaires total, ainsi que par sa performance toujours solide dans le fixe.

Depuis le lancement de son offre mobile, le quatrième opérateur du marché français n’a eu de cesse d’enregistrer une hausse constante de ses abonnés, gagnant 800.000 nouveaux clients au quatrième trimestre, ce qui porte désormais sa part de marché sur ce segment à près de 8%, avec au total plus de 5,2 millions d’abonnés.

Le fournisseur d’accès à internet avait fait en janvier une entrée spectaculaire sur le marché du mobile avec des offres à prix cassés, obligeant ses trois concurrents -France Télécom, SFR (groupe Vivendi) et Bouygues Telecom- à baisser leurs tarifs pour tenter d’endiguer l’exode de leurs abonnés, entraînant un recul de 13% des prix sur le marché des communications mobiles en 2012, selon le régulateur du secteur.

Alors que la pression sur les prix devrait se poursuivre cette année, Free mobile n’envisage pas de modifier ses deux offres, l’une à deux euros par mois et l’autre, “tout illimité”, à 19,99 euros par mois.

Vers 11h00, le titre accentuait ses gains en Bourse, prenant 3,3% à 148,45 euros et portant ainsi sa capitalisation boursière à 8,5 milliards. Depuis le début de l’année, l’action a progressé de plus de 14%.

CROISSANCE RECORD

Au quatrième trimestre, le chiffre d’affaires consolidé a progressé de 64% à 890 millions d’euros, supérieur aux 813 millions attendus par le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

“Dans l’ensemble, ces chiffres sont très bons”, estiment les analystes de Société générale dans une note qui constate en particulier un chiffre d’affaires fixe meilleur qu’attendu.

Sur ce segment, la croissance a été de 12% au quatrième trimestre et de 9% sur un an, dépassant largement l’objectif du groupe à 5%. Sur l’année, 515.000 nouveaux clients ont été recrutés, portant la base d’abonnés fixe à 5,36 millions à fin décembre 2012.

Iliad est donc confiant dans sa capacité à doubler de taille entre 2010 et 2015, avec un objectif de quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires annoncé lors du lancement de Free mobile.

Le groupe, qui a initié en 2011 un processus de transformation de son activité de fournisseur d’accès internet en opérateur intégré fixe mobile, s’était également donné pour ambition d’atteindre une part de marché de 15% à moyen terme et de 25% à long terme.

“Nous avons déjà doublé notre nombre d’abonnés qui a franchi le seuil des 10 millions et nous avons dépassé pour la première fois les trois milliards d’euros de chiffre d’affaires”, s’est félicité le directeur général délégué d’Iliad, Thomas Reynaud, estimant que ces résultats validaient la vision stratégique du groupe.

Iliad, qui publiera ses résultats annuels le 19 mars, n’a pas donné d’objectifs chiffrés pour 2013, mais juge que “la tendance est bonne”.

Après avoir réalisé environ 2.000 créations nettes d’emplois à durée indéterminée en 2012, Iliad annoncera de nouvelles créations d’emplois au cours de l’année 2013 pour soutenir son développement.

PAS DE RAPPROCHEMENT ENVISAGÉ POUR FREE MOBILE

Fort de ces solides résultats, Iliad a écarté le scénario d’un rapprochement entre Free mobile et un autre opérateur.

“Ce n’est pas à l’agenda”, a déclaré Thomas Reynaud.

“Nous avons publié en 2012 une croissance de près de 50% de notre chiffre d’affaires qui montre que l’on n’a pas besoin d’une opération de croissance externe ou d’un rapprochement pour faire croître notre activité” a-t-il expliqué.

“La priorité du groupe, c’est de gagner des parts de marché sur le fixe et sur le mobile, de s’installer dans la durée, de déployer nos réseaux”.

Depuis l’arrivée au début 2012 de Free sur le marché français de la téléphonie mobile et du fait du ralentissement de la consommation de produits télécoms en Europe, les opérateurs cherchent à réduire leurs coûts et réfléchissent aux moyens de mutualiser leurs réseaux. Les spéculations sur des rapprochements entre opérateurs vont donc bon train.

Catherine Monin, édité par Jean-Michel Bélot

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