Guerre en Ukraine : la Turquie vient de livrer des Mini-Bayraktar

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[EN VIDÉO] L’armée américaine teste une escadrille de 103 mini-drones autonomes
  Aux États-Unis, le département de la Défense a testé avec succès un groupe de 103 microdrones largués depuis trois avions de combat. Mus par une intelligence artificielle, ces petits engins de 16 centimètres de long ont démontré leur capacité à voler en formation et à prendre des décisions pour s’adapter aux circonstances. 

C’est la terreur des colonnes de blindés russes en Ukraine : le fameux drone « low cost » turc Bayrakar TB2 est l’un des atouts majeurs de l’armée ukrainienne depuis le début de l’invasion du pays. Il en possédait déjà 16, dont certains ont sans doute été détruits, et vient d’en recevoir 18 autres. Grâce à ces drones d’attaque et de renseignement, ainsi qu’à des armements sol-air, la maîtrise du ciel par l’armée russe est loin d’être remportée.

La contribution de ce drone, dont les Ukrainiens chantent les louanges, est indéniable, et elle pourrait être renforcée avec la présence remarquée sur les champs de bataille de son petit frère, le Mini-Bayraktar. Comme son appellation le laisse supposer, il s’agit bien d’un drone de petites dimensions. Il est spécialisé dans la seule surveillance et la reconnaissance en appui des unités d’infanterie. Par conséquent, la portée de son antenne est de seulement 30 km, ce qui en fait un drone de proximité.

Le Mini-Bayraktar est un atout précieux pour le fantassin. Il lui permet de cibler et détruire précisément ses cibles dans un rayon d’environ 30 km. © Baykar Makina

Un multiplicateur de force

L’aéronef peut être facilement et rapidement déployé par les troupes et ne nécessite ni de piste de décollage ni de grandes compétences pour être exploité. Une fois en l’air, avec sa faible altitude de 1.200 mètres et il permet de repérer précisément et rapidement les cibles à engager par des armements d’artillerie. Contrairement aux autres petits drones utilisés sur les champs de bataille d’Ukraine, la télécommunication du Mini-Bayraktar résiste bien au brouillage et ses 120 minutes d’autonomie en font un drone endurant. Pour le récupérer, l’aéronef arrête sa motorisation et déploie un parachute.

L’armée ukrainienne va également recevoir d’autres drones de catégorie similaire de la part des États-Unis, mais cette guerre montre qu’avec leur présence, les armements légers et les véhicules de combats rapides multiplient leur efficacité et engendrent d’énormes pertes à l’ennemi. Une stratégie qui a entrainé d’importantes modifications et des improvisations parfois hasardeuses dans ses manœuvres.  

Guerre en Ukraine : Aerorozvidka, l’escadrille de pilotes de drones qui empêche les Russes de dormir

Depuis le début de l’invasion russe, l’armée ukrainienne parvient à détruire des chars, des camions de commandement et des véhicules. Des dommages créés de nuit grâce à une cinquantaine d’escadrons de drones, connectés avec leurs pilotes à l’aide du système Starlink d’Elon Musk.

Article de Fabrice Auclert, publié le 22/03/2022

Alors que son armée aérienne a subi de très grosses pertes dès les premières heures de l’invasion russe sur son sol, l’Ukraine fait mieux que se défendre face aux raids ennemis. Outre l’efficacité des missiles sol-air, c’est grâce à sa maîtrise des drones que l’Ukraine parvient à résister aux Russes et à créer de gros dommages. Selon The Week et The Times, il existe en Ukraine une unité d’élite de pilotes de drones, appelée Aerorozvidka. Elle comporte selon ces deux publications une cinquantaine d’équipes, parfaitement coordonnées, et son point fort, c’est de frapper la nuit pendant que les militaires russes dorment…

Au départ, il s’agissait d’un groupe de défenseurs civils ukrainiens qui avait utilisé le financement participatif pour lancer Aerorozvidka en 2014. Il y a huit ans, cette unité avait déjà posé des problèmes aux Russes lors de l’annexion de la Crimée à l’époque. Depuis, cette organisation s’est professionnalisée et son efficacité lui a même permis d’être intégrée aux Forces armées ukrainiennes en 2015. Elle reçoit désormais des financements tant du ministère ukrainien de la Défense que du grand public, rapporte The Defence Post.

Quand Elon Musk joue un rôle essentiel

Selon The Week, cette escadrille s’appuie notamment sur les Bayraktar TB2, ces drones de fabrication turque, peu coûteux et endurants, et capables d’effectuer des frappes aériennes sur des chars, des camions de ravitaillement, des véhicules transportant du matériel électronique et d’autres cibles. Selon The Times, cette unité de drones d’élite ukrainienne a détruit des dizaines de « cibles prioritaires » en attaquant les forces russes pendant leur sommeil, et elle effectue chaque jour 300 missions ! Le jour, il s’agit simplement de repérer les mouvements de troupe pour ensuite mieux les surprendre la nuit.

« Les forces russes sont statiques lorsque la nuit tombe, explique l’un des pilotes au TimesLeur peur des bombardements ukrainiens les oblige à cacher leurs chars dans les villages entre les maisons, sachant que l’artillerie conventionnelle ne peut pas risquer de toucher des civils. » Sauf que ces pilotes assurent qu’ils sont si précis qu’ils peuvent s’approcher des cibles sans causer de dommages collatéraux.

Une précision qu’ils doivent aussi à la qualité de leur connexion entre le drone et leur poste de commandement, et ils peuvent remercier Elon Musk et Starlink, sa constellation de satellites fournisseurs d’internet. « Si nous utilisons un drone de nuit avec une vision thermique, il doit se connecter via Starlink au soldat de l’artillerie et effectuer une acquisition de cible », confirme au Times Yaroslav Honchar, le responsable de l’Aerorozvidka.

Une approche en deux étapes

Cette acquisition de cible s’effectue en deux temps, via deux types de drones. Il y a d’abord la phase de repérage avec un drone grand public comme le DJI Mavic 2 Enterprise. Avec sa caméra thermique, il est utilisé pour localiser les véhicules militaires russes. Ensuite, le groupe envoie un grand drone octocoptère construit sur mesure, capable de larguer des grenades antichars avec précision.

« La nuit, il est impossible de voir nos drones, conclut un soldat d’Aerorozvidka, sous couvert d’anonymat. Nous recherchons spécifiquement le camion le plus important du convoi, puis nous le touchons avec précision et nous pouvons le faire très bien avec des dommages collatéraux très faibles – même dans les villages, c’est possible. La nuit, on peut davantage se rapprocher. »

Une stratégie à laquelle la Russie envisage de répondre puisque le New York Times rapporte ce mardi que les Russes ont désormais décidé d’effectuer leurs bombardements de nuit, à la fois pour être moins visibles pour les missiles sol-air, mais aussi pour répondre à ces attaques de drones.

 

Tout savoir sur les drones Bayraktar TB2, maîtres du ciel en Ukraine et réputés redoutables

C’est devenu la star des cieux pour les Ukrainiens. Vraies ou fausses, les images des destructions de véhicules et systèmes d’armes russes occasionnées par les drones low-cost Bayraktar TB2 de l’armée ukrainienne se multiplient sur les réseaux sociaux. Ce petit drone armé fait partie des atouts de Kiev pour infliger de lourdes pertes à l’envahisseur et le ralentir.

Publié le 07/03/2022 par Louis Neveu

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine résiste de façon acharnée. L’un de ses atouts vient du ciel avec des drones d’attaque qui s’avèrent redoutables pour les blindés, véhicules de logistiques et systèmes de missiles russes. Plus que la mythologie du « fantôme de Kiev », un fameux pilote de Mig 29 ukrainien qui aurait cumulé plusieurs victoires aériennes en une seule journée, le véritable héros des cieux c’est le Bayraktar TB2. L’aéronef turc est même célébré depuis quelques jours par une chanson à sa gloire diffusée sur YouTube. Six exemplaires de ce drone avaient été livrés par la Turquie en 2019 et étaient utilisés pour mener la guerre dans le Donbass contre les séparatistes pro-russes. En septembre 2021, l’Ukraine avait décidé d’acheter 24 drones supplémentaires, ce qui avait irrité Vladimir Poutine. Le Président russe avait alors critiqué la vente de ces appareils lors d’une conversation téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Le Bayraktar TB2 a été conçu par l’entreprise Baykar Makina, il dispose d’un empennage en V porté par deux poutres. Sa carlingue constituée de fibre de carbone et de matériaux composites est aplatie pour optimiser la portance. Il est propulsé par un moteur thermique placé à l’arrière de l’aéronef. Côté dimensions, avec une envergure de 12 mètres et une longueur de 6,5 mètres pour une masse maximale de 650 kilos, il est petit par rapport au MQ-9 Reaper américain utilisé, par exemple par l’armée française. Beaucoup plus léger, peu puissant, il est capable de rester en l’air plus de 24 heures à une altitude de 6.800 mètres. Cette endurance avec la possibilité de voler à très faible vitesse en fait un outil idéal pour assurer la reconnaissance et le renseignement.

Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valery Zaluzhny, a publié des images montrant un convoi russe frappé par un Bayraktar-TB2 à Malyn. © Twitter

De nouvelles livraisons de drones 

Sous ses ailes, le drone peut également transporter jusqu’à quatre missiles à guidage laser Roketsan MAM de fabrication turque. Des missiles légers (15 kilos) et compacts qui font preuve d’une efficacité redoutable contre les blindés russes, les véhicules transportant les munitions et même les troupes. Ainsi, avec ses frappes, 70 soldats tchétchènes envoyés en renfort auraient été tués dernièrement. Autre atout, il est possible de faire voler plusieurs drones en même temps pour maintenir une surveillance permanente. Si l’armée russe est parvenue à détruire quelques-uns de ces drones, le ministre de la Défense ukrainien a annoncé qu’une nouvelle livraison de ces drones a eu lieu dernièrement.

Considéré comme un drone low-cost malgré un coût unitaire de 5 millions de dollars, le Bayraktar TB2 n’a pas connu son baptême du feu en Ukraine. Il avait été utilisé en Libye et en Syrie pour détruire les systèmes de missiles antiaériens. Il s’est surtout révélé durant l’été 2020 lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan concernant le Haut-Karabagh. Il fut alors utilisé pour détruire les véhicules arméniens. Une mission qu’il a accomplie avec beaucoup d’efficacité.

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