Free Mobile a recruté 3,6 millions d’abonnés en six mois, soit 5,4 % du marché. Un succès commercial depuis le lancement en janvier dernier qui coûte cher à la maison-mère, Iliad, dont les bénéfices ont fondu au premier semestre 2012.
Le groupe a dévoilé vendredi ses résultats semestriels avec des bénéfices en chute de 45% à 80 millions malgré une forte progression de son chiffre d’affaires.
S’il a pesé sur ses bénéfices, Free Mobile a en revanche rapporté à Iliad 320 millions d’euros de revenus supplémentaires, permettant au groupe d’afficher une hausse de 39% de son chiffre d’affaires semestriel, à 1,44 milliard d’euros. Le groupe a indiqué s’attendre à une forte augmentation du chiffre d’affaires en 2012 et confirmé sa prévision de le voir dépasser 4 milliards d’euros à l’horizon 2015. Des annonces bien accueillies à la Bourse de Paris où l’action Iliad gagnait + 4,17 % à 125,42 euros à 9 h 10.
La contre-attaque se fait sentir
Free Mobile avait dans un premier temps indiqué avoir séduit au premier trimestre 2,6 millions d’abonnés, le rythme des arrivées de nouveaux clients a donc ralenti de moitié d’avril à juin, sans doute l’effet de la contre-attaque de ses concurrents contraints d’abaisser leurs tarifs.
Pour le directeur général d’Iliad, Maxime Lombardini, le succès de Free Mobile montre que la France est prête à adopter le principe de l’abonnement sans portable fourni et sans engagement, qui s’est fait une place dans les autres pays européens. « On va prendre nos abonnés chez nos concurrents et sur le marché des offres prépayées, qui représentent encore aujourd’hui 20 millions de clients, ce qui est une réserve énorme », a-t-il indiqué à l’AFP.
Selon Maxime Lombardini, c’est le prix de l’itinérance payée à Orange – « des centaines de millions d’euros » – ainsi que les investissement de Free Mobile qui plombent la trésorerie. La solution : «Le déploiement de notre propre réseau ». « L’itinérance est un mal nécessaire, mais nous ne ferons de la marge que le jour où nous détiendrons notre réseau en propre », a reconnu Maxime Lombardini, assurant que ce déploiement progressait, sans toutefois donner de chiffres précis.