Epic contre Apple : Phil Schiller entre en scène pour son audition marathon

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Phil Schiller, grand patron de l’App Store et depuis l’an dernier « Apple Fellow », va être bien occupé en ce début de semaine : il témoigne en effet dans le cadre du procès opposant Epic à Apple, un témoignage qui pourrait dépasser la dizaine d’heures (!).

Il y aura certainement beaucoup à retenir de cet événement, à commencer par la réplique de Schiller à tous ceux qui, à l’instar d’Epic, rappellent les propos de Steve Jobs selon lesquels le patron d’Apple de l’époque ne s’attendait pas à faire de l’argent avec l’App Store.

Phil Schiller explique qu’au moment de cette déclaration, Apple ne savait pas si la boutique allait être rentable — tout en l’espérant, bien sûr. Surtout, le constructeur n’a pas promis qu’il n’allait pas gagner des sous avec cette nouveauté.

Le lancement de l’App Store a été un « gros risque » pour Apple : la Pomme faisait alors quelque chose d’inédit pour un nouveau produit, l’iPhone, dont le succès montait en puissance. Phil Schiller ajoute qu’aucune prévision n’avait été faite pour savoir si la boutique allait rapporter quelque chose.

L’Apple Fellow a été confronté à un de ses courriels remontant à 2011, dans lequel il s’interrogeait sur le taux de commission prélevée par Apple. Il évoquait alors la possibilité de baisser le prélèvement lorsque les profits annuels de l’App Store dépasseront le milliard de dollars (lire : Battle Royale de prétoire : Epic et Apple déballent leurs arguments).

Devant le tribunal, Phil Schiller s’est défendu en expliquant qu’il s’agissait d’un moyen de lancer la discussion, tout en rappelant l’existence d’une concurrence de plus en plus vive. L’App Store se devait donc de rester concurrentiel, mais on comprend que baisser la commission n’était pas un engagement ferme.

Cette concurrence existe… mais en dehors de l’écosystème Apple : le Play Store, le Samsung Store, les boutiques des consoles de jeux. « Je les considère comme des concurrents », explique Schiller. « Nous pensons qu’un utilisateur va regarder où il veut télécharger ses jeux ». Sur iOS, il n’aura pas le choix, c’est l’App Store ou rien du tout…

Phil Schiller a également défendu les 99 $/€ demandés aux développeurs pour accéder aux outils leur permettant de concevoir des apps, et aussi pour diffuser leurs créations dans l’App Store. Il a rappelé qu’avant, ce genre de programme coûtait dans les 3 500 $ : pour la nouvelle boutique, l’idée était de faciliter l’accès à ces services, ce qui allait en bout de course profiter aux utilisateurs d’iPhone.

Ces frais annuels, relativement modiques, évitent à l’App Store de crouler sous les applications sans intérêt selon le dirigeant. Ce dernier a aussi souligné l’événement qu’est la WWDC (en dehors de la pandémie, s’entend) : la conférence attire plus de 6 000 personnes, le keynote des millions de paires d’yeux. L’organisation de la WWDC représente un coût de 50 millions de dollars, assure-t-il, et rien de tout cela n’est facturé aux développeurs de l’App Store — ce qui est heureux ! Rappelons tout de même que les dévs invités doivent débourser 1 500 $ par tête de pipe pour leur ticket.

Toujours pour les développeurs, Phil Schiller a annoncé la création d’un Developer Center sur l’Apple Park. Il n’a pas donné beaucoup plus de précisions sur le sujet, il pourrait s’agir d’une nouvelle version des Developer Compatibility Labs qui permettaient aux devs de tester leurs logiciels sous Mac OS X (lire : 99 $ pour accéder aux labos d’Apple).

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