Dish renonce à Sprint et se concentre sur Clearwire

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par Sinead Carew

NEW YORK (Reuters) – L’opérateur américain de télévision par satellite Dish Network a annoncé mardi soir renoncer à acquérir Sprint Nextel, le troisième opérateur télécoms du pays, pour privilégier son OPA en cours sur Clearwire.

Dish, qui avait jusqu’à mardi minuit pour présenter une nouvelle offre, a dans un communiqué déploré les obstacles successifs dressés par Sprint pour sa défense.

Son retrait constitue une bonne nouvelle pour le groupe japonais SoftBank, qui a lancé une OPA amicale sur Sprint et dont l’action a gagné 4,20% à Tokyo mercredi.

Sprint lui-même a marqué sa préférence pour un rachat par SoftBank, qui lui apportera davantage de capitaux pour investir.

Dans son communiqué, Dish explique qu’il ne lui était pas possible de préparer une nouvelle offre dans les temps mais il ajoute qu’il “continue à croire à la valeur stratégique d’une fusion avec Sprint”.

Il indique qu’il reconsidérera ses options, sans fournir de précisions. Les actionnaires de Sprint doivent se prononcer le 25 juin sur le projet d’OPA de SoftBank qui, si elle aboutit, constituera la plus importante acquisition réalisée par un groupe japonais aux Etats-Unis.

Dish avait annoncé le 15 avril une offre de 25,5 milliards de dollars (19 milliards d’euros) sur Sprint pour empêcher SoftBank de mettre la main sur l’opérateur.

Le 10 juin, le japonais a répliqué en portant son offre de 20,1 milliards à 21,6 milliards de dollars, un montant qui lui permettrait de contrôler 78% du capital de sa cible au lieu de 70% avec sa précédente proposition.

Sprint a recommandé cette offre à ses actionnaires en faisant valoir qu’elle leur apportait plus de cash que la précédente.

LA BATAILLE POUR CLEARWIRE CONTINUE

Dans les transactions d’après-Bourse mardi à New York, l’action Sprint reculait de 1,5% à 7,21 dollars, signe que les investisseurs n’espèrent plus d’offre améliorée.

En plus du feu vert des actionnaires de Sprint, SoftBank devra obtenir l’aval du régulateur américain des télécoms, la Commission fédérale des communications (FCC).

Le groupe télécoms japonais espère toujours boucler l’acquisition au début juillet.

Si le bras de fer pour le contrôle de Sprint semble terminé, Dish ne lâche pas le dossier Clearwire.

Le groupe de Charlie Ergen, qui souhaite se développer dans les télécommunications mobiles pour compenser l’arrivée à maturité de son activité de télévision payante, dispute à Sprint le contrôle de Clearwire, un fournisseur de services de second rang mais qui détient de précieuses fréquences.

Le conseil d’administration de Clearwire s’est prononcé pour l’offre de Dish contre celle de Sprint, son actionnaire de contrôle. Dish promet 4,40 dollars par action Clearwire, soit un dollar de plus que Sprint, mais ce dernier a engagé une action en justice pour faire annuler la recommandation du conseil d’administration.

Sauf nouveau coup de théâtre, les actionnaires de Clearwire se prononceront le 24 juin pour l’une ou l’autre des deux propositions.

Certains analystes n’excluent pas que Dish obtienne bien une participation minoritaire dans Clearwire et s’en serve comme monnaie d’échange pour négocier une alliance ultérieure avec SoftBank, soit pour lui acheter des fréquences, soit pour créer un partenariat dans les réseaux.

Avec la contribution de Greg Roumeliotis, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand

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