Corée : les trois leçons de la rivière Han

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On appelle cela le miracle de la ‘Han River’, du nom de ce modeste fleuve qui traverse la mégapole de Séoul avant de se jeter dans la mer Jaune, à la frontière de la Corée du Nord. En 1954, au lendemain d’une guerre meurtrière, la Corée du Sud était un pays dévasté, sans infrastructures ni ressources et miséreux. La richesse produite par habitant (PIB) était inférieure à celle de nombreux pays d’Afrique, et 80 % de ses habitants étaient des paysans.

Cinquante ans plus tard, son PIB par habitant est équivalent à celui de l’Espagne et dix fois plus élevé que celui du Nigeria, qui a pourtant bénéficié durant cette période des centaines de milliards de dollars de sa rente pétrolière.

Ce miracle, que l’on assimile à ses équivalents japonais et allemand, tient peut-être à sa culture confucéenne, qui valorise le respect de l’autorité et du travail acharné, mais surtout à une politique industrielle méthodique conduite depuis le début des années 1960.

Face à un pays dépourvu de tissu industriel comme de marché intérieur, la dictature (1963-1979) a choisi deux priorités : l’export et la mise sur pied de grands conglomérats industriels. Ainsi sont nés les chaebols, copie conforme des keiretsu japonais. Société clivée, volontiers passionnée, la Corée du Sud a choisi la voie d’un capitalisme autoritaire et libéral, privilégiant quelques acteurs et donc quelques familles en collusion étroite avec le pouvoir. La régime démocratique a ensuite poursuivi dans cette ligne.

Les Samsung, Hyundai, LG et autres Daewoo sont devenus redoutables par leur puissance de feu – des centaines de milliers d’ouvriers disciplinés -, par leur réactivité et leur agressivité à l’international. Mais ils sont aussi devenus au fil du temps des nébuleuses opaques en proie aux querelles de famille, aux accusations de fraude et à la corruption.

COUP DE SEMONCE

Le coup de semonce est arrivé avec la crise financière de 1998, qui a fait disparaître onze des trente (…)

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