Bouygues relève son objectif de ventes mais les télécoms pèsent

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PARIS (Reuters) – Bouygues a relevé mercredi son objectif de chiffre d’affaires annuel, la bonne tenue de son activité de BTP compensant les difficultés de la branche télécom, tombée dans le rouge au troisième trimestre.

Pour compenser le coût d’acquisition des fréquences de téléphonie mobile de quatrième génération, Bouygues Télécom a également annoncé son intention de lancer une augmentation de capital d’ici la fin de l’année, sans plus de précisions.

Le groupe diversifié, présent dans la construction, les routes, la téléphonie et les médias, vise désormais des ventes de 33,2 milliards d’euros en 2012, alors qu’il tablait jusqu’ici sur 32,8 milliards.

Le carnet de commandes s’établit à 26,9 milliards d’euros, en progression de 10% par rapport à fin septembre 2011.

Au cours d’une conférence téléphonique, le directeur financier Philippe Marien a précisé que l’année 2013 offrait peu de visibilité sur les prises de commandes, mais qu’à ce stade la dégradation du climat économique n’avait pas d’impact sur son activité construction, à l’exception de l’immobilier résidentiel en France où le groupe a consenti des promotions pour éviter une hausse de ses stocks de logements.

“En ce qui concerne le BTP, les infrastructures et la route, nous ne pouvons pas dire que nous voyons aujourd’hui des signes précis et factuels de détérioration de la situation”, a-t-il dit.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du groupe, qui détient également 29,4% d’Alstom, ressort en hausse de 4% à 24,6 milliards d’euros tandis que son résultat opérationnel courant à chuté de 29% à 954 millions à cause surtout de l’activité télécoms.

DÉGRADATION CONFIRMÉE CHEZ BOUYGUES TELECOM

La dégradation de la rentabilité de l’opérateur s’est accélérée au troisième trimestre sous l’effet de la guerre des prix qui fait rage sur le marché du mobile.

Le résultat opérationnel courant de Bouygues Telecom accuse ainsi une baisse de 60% sur les neuf premiers mois de l’année contre un recul de 55% sur le premier semestre.

Au troisième trimestre, l’opérateur a accusé une perte nette, part du groupe, de 16 millions d’euros. Outre la dégradation de l’activité, le résultat du trimestre écoulé a été plombé par des charges de restructuration correspondant au plan d’économies de 300 millions d’euros qui prévoit 556 départs volontaires.

Bouygues Telecom a cependant confirmé son objectif d’atteindre un Ebitda de 900 millions d’euros sur l’exercice 2012 tandis que sa prévision de chiffre d’affaires a été revue en très légère hausse à 5,2 milliards contre 5,18 milliards précédemment.

Bouygues Telecom a indiqué avoir regagné au troisième trimestre 124.000 clients sous contrats dans le mobile, en excluant l’intégration de Darty Telecom, un chiffre à comparer aux gains respectifs de 40.000 et 320.000 abonnés revendiqués par SFR et France Télécom.

“Le parc des abonnements est stabilisé et le positionnement stratégique de BYou et de la BBox a été renforcé grâce aux nouvelles offres”, a déclaré le directeur financier de la maison-mère Bouygues Philippe Marien lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

POLITIQUE DE PRIX AGRESSIVE

Bouygues s’est montré particulièrement agressif sur sa politique de prix ces derniers mois en revisitant les tarifs de sa gamme low-cost BYou qui propose une offre illimitée voix et SMS à partir de 9,99 euros par mois.

L’opérateur a également investi le créneau délaissé des cartes prépayées en lançant une offre sans limite de validité dans le temps à des prix particulièrement compétitifs.

TF1 a fait état de son côté dès mardi d’une baisse de ses recettes publicitaires au troisième trimestre et renforcé son plan d’économies.

Au 30 septembre, la dette nette de Bouygues ressortait en forte hausse de 53% sur un an à 5,8 milliards d’euros. Le groupe a précisé que ce chiffre incluait l’impact de deux événements exceptionnels, 1,25 milliard d’euros correspondant au dernier grand rachat d’actions lancé par le groupe et 943 millions d’euros au titre de l’acquisition de fréquences de téléphonie mobile de quatrième génération.

Interrogé sur la réorganisation en France de la division Colas, dont les marges ont été affectées par le mauvais temps du début de l’année et par la hausse des prix des matières premières, Philippe Marien a répondu qu’il était trop tôt pour le chiffrer.

“Ce plan n’aura pas d’impact en termes d’emplois”, a-t-il souligné. “Il ne s’agit pas de faire un vaste plan de restructuration entraînant de la destruction massive d’emplois chez Colas, ce n’est pas du tout l’objectif”

Avant cette publication, l’action du groupe a clôturé en baisse de 0,59% à 17,80 euros, donnant une capitalisation boursière de l’ordre de 5,6 milliards. Depuis le début de l’année, le titre a perdu environ un quart de sa valeur, comme en 2011.

Edité par Benoît Van Overstraeten

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