PARIS (Reuters) – Le groupe Bolloré a finalisé jeudi la vente des chaînes de télévision Direct 8 et Direct Star à Canal+, filiale de Vivendi, un désengagement qui lui permet de monter au capital du géant des médias et du divertissement.
L’opération concrétise également l’offensive de Canal+, pionnier de la télévision payante, dans le gratuit, relais de croissance jugé indispensable face à la maturation de son modèle d’origine et la concurrence de nouveaux acteurs américains comme Google, Apple ou Netflix.
“Dans le cadre de la cession de Direct 8 et Direct Star au groupe Canal+, le groupe Bolloré a reçu ce jour 22,4 millions d’actions Vivendi représentant 1,7% du capital du groupe”, indique Bolloré dans un communiqué.
Cette participation vient s’ajouter aux 36,1 millions d’actions détenues par Bolloré et porte sa participation totale à 58,5 millions d’actions, soit 4,41% du capital de Vivendi.
“Elle représente, au cours actuel de Vivendi, une valeur boursière de 915 millions d’euros”, est-il ajouté.
En marge du mondial de l’automobile à Paris, Vincent Bolloré a déclaré à Reuters que son groupe envisageait toujours de monter à 5% du capital.
“On ira sans doute à 5%, sans qu’il y ait de délai ni d’urgence”, a-t-il dit.
La transaction est assortie d’une série d’obligations fixées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, saisi par les concurrents de Canal+ inquiets de l’arrivée de la chaîne cryptée dans l’univers de la télévision gratuite.
Canal+ verra ses contraintes de programmation renforcées et devra contribuer davantage au financement de la création en France.
L’action Bolloré a clôturé en hausse de 0,22% à 201,5 euros à la Bourse de Paris avant cette annonce. Vivendi a fini la séance sur un gain de 0,96% à 15,7 euros.
Matthias Blamont, avec Gwénaëlle Barzic, Blandine Hénault et Gilles Guillaume, édité par Marc Angrand