par Jean-Michel Belot

PARIS (Reuters) – Le groupe de services informatiques Atos a annoncé lundi un projet d’offre publique d’achat de 620 millions d’euros sur la société informatique française Bull afin de créer le numéro un européen du stockage de données à distance (“cloud”).

Atos déposera une offre en numéraire à 4,90 euros par action, représentant une prime de 30% sur la moyenne du cours de l’action Bull pondérée par les volumes sur les 3 derniers mois.

Les deux actionnaires principaux du groupe Bull, Crescendo Industries et Pothar Investments se sont déjà engagés à apporter leurs titres à l’offre, soit 24,2% des actions Bull. Les conseils d’administration des deux groupes ont approuvé ce projet à l’unanimité.

Atos, qui a pour concurrents le français Capgemini et l’américain Accenture, espère via cette transaction tirer parti de l’expertise technologique développée par son futur partenaire pour renforcer son offre en matière de cloud et de big data (traitement de données en masse).

Bull s’est notamment imposé comme un spécialiste du calcul intensif à travers la mise au point de supercalculateurs, de même qu’il possède une expertise en matière de cybersécurité.

Un des principaux freins à l’adoption du cloud, notamment par les professionnels, reste le manque de confiance persistant dans la sécurité des offres actuellement proposées.

La transaction devrait générer en 24 mois 80 millions d’euros de synergies de coûts résultant d’une part de l’accélération de la mise en oeuvre du plan stratégique de Bull “One Bull” pour 30 millions d’euros, et de l’intégration des activités internationales des deux sociétés conjuguées à des réductions sur les achats et l’immobilier pour 50 millions d’euros d’autre part, précisent les deux groupes dans un communiqué.

Le rapprochement des deux sociétés basées en France ne devrait pas donner lieu à un plan social dans l’Hexagone, ont-elles précisé.

La transaction devrait être relutive sur le bénéfice par action d’Atos dès la première année et relutive d’au moins 10% après 24 mois.

L’offre est conditionnée à l’obtention d’un seuil de succès de 50% + une action du capital de Bull. Atos a l’intention de procéder au retrait de la cote des actions Bull.

Le groupe dirigé par Thierry Breton reste par ailleurs intéressé par une autre société informatique française, Steria, qui est déjà engagée dans un projet de fusion avec le groupe Sopra.

L’offre amicale d’Atos reste sur la table, a précisé à Reuters un porte-parole de la société.

(Edité par Gwénaëlle Barzic)