Apple Watch Ultra : prise en main !

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Cela fait des années qu’Apple
sème ses cailloux dans le jardin des Garmin, Polar, Suunto et autres 
fabricants
de montres outdoor. Est-ce que le lancement de cette nouvelle Apple Watch
Ultra, qui vise ostensiblement les trailers, marathoniens, randonneurs mais
aussi plongeurs et autres mordus d’activités de plein air, est vraiment un pavé
dans la marre ? Voici un début de réponse avec notre prise en main.

 

 

Son message est
très clair ! Apple, lors de sa conférence d’entrée de présentation de
produits en septembre, s’est adressée a priori directement à une cible
particulière. Dans les images diffusées ce jour-là, on voit des coureurs
évoluer dans le désert, un plongeur sonder le fonds marin, un alpiniste qui
avance dans la tempête. Bref, il y aurait l’Apple Watch Series 8 pour le grand
public et l’Apple Watch Ultra pour les grands sportifs. Cette dernière marque
un virage, puisque toutes les autres montres d’Apple avaient le même design et
quasiment les mêmes dimensions de version en version.

 

L’Apple Watch
Ultra est plus imposante. Son boitier mesure 49 mm en longueur contre 45 mm
pour la version la plus grande de l’Apple Watch Series 8. Et si cette dernière
existe en aluminium ou en acier, l’Apple Watch Ultra est uniquement en titane,
matériel plus résistant. Et le verre de l’écran est  en saphir, matériel réputé lui aussi plus
résistant à l’abrasion. Est-ce que cela ne vous rappelle pas quelque
chose ? Les versions haut de gamme de la montre Garmin fenix 7 ont leur
lunette en titane et le verre de l’écran en saphir. Et la Coros Vertix 2 est
muni d’un boîtier en titane et également d’un écran en saphir. Comme ces deux
montres, Apple Watch Ultra est annoncée résistante à l’eau à une profondeur de
100 m. Et, précise le fabricant, sa montre pourrait être utilisée en plongée
jusque 40 m sous l’eau. Apple ne s’arrête pas là, puisque, comme encore ses
deux concurrentes pré-citées, sa montre Ultra embarque la réception
satellitaire bi-bande ! En effet, en plus de la traditionnelle fréquence
L1 utilisée pour la géolocalisation, elle bénéficie de la fréquence L5, plus
précise. Donc, sur le papier, cette Apple Watch Ultra possède dans son arsenal
l’équipement nécessaire pour rivaliser avec les montres haut de gamme destinées
aux coureurs de fonds, trekkeurs, plongeurs, …

Evidemment les
capteurs présents dans les autres éditions des Apple Watch sont bien là :
baromètre,  oxymètre (pour mesurer la
concentration d’oxygène dans le sang), électro-cardiogramme. Cependant une
question majeure demeure lorsqu’il s’agit de tester une montre Apple, surtout
lorsque son fabricant la présente comme celle des « sportifs de
l’extrême ».

 


Design matériel

Mais avant de
la tester sur le terrain, il faut reconnaître que la fabrication de cette Apple
Watch Ultra est très soignée, malgré ses dimensions. Dimensions qui d’ailleurs
ne sont pas inhabituelles dans l’univers des montres outdoor. Donc, à notre
avis, le design est réussi. En tout cas il est clairement différenciant pour
une montre outdoor, du fait de son format rectangulaire (cela reste une Apple
Watch). Nous y reviendrons plus tard, c’est un avantage pour l’affichage.

Sur cette
montre Ultra, Apple a agrandi la couronne (servant à la navigation) et l’a
logée dans une butée qui la protège latéralement d’éventuels chocs. Le bouton
connexe (qui affiche entre autres les dernières applis ou fonctions utilisées)
a également été agrandi. Un autre bouton fait son apparition sur cette nouvelle
montre d’Apple : il est situé de l’autre côté. D’une bonne taille, suffisante
pour être manipulée confortablement, c’est le « Bouton d’action ».
Personnalisable, il permet d’enclencher (après un pré-réglage) une tâche de son
choix : le lancement et l’enregistrement d’une session d’entraînement,
l’enregistrement d’un repère (nous y reviendrons), le marquage d’un point de
départ ou d’un segment de course, l’allumage de la « torche» (en fait un
l’écran blanc de la montre) ou l’accès à certains raccourcis.

L’orange est de
saison chez Apple. C’est la couleur du Bouton d’action, du cercle tracé sur la
couronne mais aussi d’un des bracelets mis en avant par la marque. Pour le
lancement de l’Apple Watch Ultra, le fabricant propose trois types de
bracelets. Un pensé pour la montagne, un pour la plongée et un pour le trail,
chacune ayant un système de fermeture spécifique : avec une boucle, un
fermoir plus classique et un scratch. Pour cette prise en main, nous avons eu
les bracelets « marine » et « alpine ».

 

Design logiciel

L’écran
principal par défaut de l’Apple Watch Ultra met en valeur ses prétentions
outdoor. Une roue graduée représente une boussole. Sa rotation est
particulièrement fluide! A l’intérieur du cadran, est repris la valeur
numérique de votre direction en degrés. Autour de la roue sont affichés des
informations (altitude, inclinaison) et des raccourcis vers des fonctions (par
exemple résumé d’activité). A l’intérieur de la roue, se trouvent d’autres
raccourcis. Par défaut, ceux-ci renvoient à des outils de repérage ou
d’orientation. Mais ces mini-widgets qu’Apple appelle « complications »
peuvent être personnalisés. Ainsi au lieu de l’altitude, vous pouvez afficher
le pourcentage de batterie restante ou mettre des raccourcis qui ne sont pas
liés directement à une activité outdoor, par exemple la calculatrice…

 

Quelques mots sur
l’appli boussole d’Apple, qui ne se limite pas à la roue mentionnée plus haut.
L’appli elle-même, accessible à partir de l’écran principal, est une réussite.
Si vous avez enregistré auparavant des repères, vous allez les voir représentés
sous forme de points répartis autour d’un cercle. Selon la rotation de votre
poignet, vous allez pouvoir vous orienter dans la direction du repère qui vous
intéresse. Une rotation de la couronne latérale de l’Apple Watch Ultra va
zoomer sur ces repères et donner une échelle, allant de quelques dizaines de
mètres à plusieurs kilomètres selon la localisation des repères.

Comment
enregistrer les repères ou point d’intérêt ? Sur le terrain, vous pouvez
marquer le lieu où vous vous trouvez. Puis l’enregistrer sous le nom que vous
voulez et lui associer une couleur et un pictogramme (une tente, un drapeau, un
arbre, …), ce qui facilitera son identification et sa sélection par la suite.
Car, à tout moment, sur le terrain, vous pouvez choisir vers quel repère vous
diriger. Un écran affiche la distance au repère et s’il faut tourner à droite
ou à gauche pour s’y diriger. Dommage cependant qu’il ne soit pas possible
(pour l’instant?) de créer avec les applis de base d’Apple et sur son iPhone
des itinéraires et de l’importer dans la montre. De même, il n’est pas possible
d’extraire des sessions de course à pied faites avec la montre des tracés GPS
(de type GPX par exemple) à exploiter sur d’autres appareils.

Par contre,
vous pouvez modifier, à la main, avec le clavier de la montre les coordonnées
GPS d’un repère. Bien que le clavier de la montre soit redoutablement efficace,
il aurait été préférable, à notre avis, de pouvoir envoyer tracés et POI à
partir de son smartphone (comme par exemple avec l’appli Explore de Garmin).

 


Ultra endurant ?

Nous n’avons
pas encore eu le temps de faire une randonnée, ni de mener une journée entière
d’activités avec cet Apple Watch Ultra. Mais après plusieurs jours
d’utilisation et plusieurs sorties, nous avons un début de réponse sur ses
capacités au quotidien et lors de cessions d’entraînement.

Tout d’abord,
cette montre Ultra d’Apple est très agréable à porter. Nous avons couru avec le
bracelet Alpine. Comme les précédentes Apple Watch, cette version Ultra
bénéficie d’une grande qualité d’affichage, l’une des meilleures parmi les
montres outdoor. D’autant que son format rectangulaire exploite au mieux la
surface totale de l’écran. Grâce aux dimensions de l’Apple Watch Ultra, les
données d’une cession en cours peuvent s’afficher, selon la personnalisation
voulue, sur six lignes, une première sur les montres d’Apple. En pleine course,
la lecture des données est vraiment d’un grand confort. Mais ceci n’est pas
vraiment une surprise quand on a testé les précédentes Apple Watch.

C’est sur l’autonomie surtout qu’Apple se sait attendu au tournant. Il y a quelques mois, dans notre
dossier sur les montres GPS, nous pointions du doigt l’autonomie de l’Apple
Watch Series 7 comme son principal défaut, alors qu’elle rivalise facilement
pour le reste avec les montres des spécialistes comme Garmin. Après sa première
charge complète, lors de notre test, l’Apple Watch Ultra a tenu 52 heures en
usage courant. C’est mieux que l’Apple Watch Series 7, qui ne pouvait en
général pas fonctionner plus d’un jour et demi, maximum deux jours. Petit bémol
quand même, l’Apple Watch Ultra était mis en mode avion pendant la nuit. Durant
cette intervalle de temps de 52 heures, nous avons fait une petite marche de 3
km et une course à pied de 18 km avec l’Apple Watch Ultra. Lors de cette course
pied, faite à rythme très moyen, la montre a consommé 15 % de sa batterie
durant 1h45. Pendant le même exercice, sa concurrente Garmin fenix 7 X Sapphire
Solar n’a consommé que 6 %, soit 2,5x moins !

 

Après une autre
recharge complète, l’Apple Watch Ultra a fonctionné durant 50 heures et 20
minutes. Mais cette fois-ci, nous n’avons fait aucun entraînement, avons juste
porté la montre. Là aussi, le mode avion était activée durant les deux nuits.
Mais nous avons manipulé maintes fois la montre. Il semblerait, d’après nous,
que l’affichage, même si Apple l’optimise (en baissant son intensité hors
consultation de l’écran), reste vorace en énergie. Au point que le GPS,
finalement, ne soit pas le plus grand frein à l’autonomie de cette Apple Watch
Ultra. D’ailleurs, en extrapolant le résultat de la consommation de la batterie
durant la course de 1h45, l’Apple Watch Ultra, si l’affichage ou d’autres
fonctions énergivores ne sont pas trop utilisées, pourrait fonctionner pendant
11 heures et 40 minutes. L’autonomie de cette Apple Watch Ultra est bien que
celle des précédentes montres de la marque. On pourrait maintenant, a priori,
envisager une randonnée ou faire une course de plusieurs heures. Le test doit
se poursuivre pour confirmer ou non tout cela. Mais, de toute évidence, malgré
tout, l’autonomie reste encore l’un des points forts que les concurrentes haut
de gamme (Garmin, Polar, Coros,…) peuvent opposer à Apple. Pour l’instant.

 

Nous aimons : 

  • La qualité
    d’affichage.
  • La qualité de
    fabrication.
  • Le design.
  • Le nombre de
    capteurs.
  • L’interface de
    la boussole.
  • L’autonomie
    améliorée.
  • La double
    fréquence GPS.
  • La présence de
    l’e-SIM.
  • La sirène de
    secours.
  • La détection de
    chute.
  • L’étendue du
    choix des applications associées.

Nous aimons moins : 

  • L’impossibilité
    d’import et d’export de tracés GPS.
  • Le prix.
  • L’exclusivité
    aux possesseurs d’iPhone.

 

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