Apple forcé à de nouvelles concessions sur son App Store

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Dans le quartier de Manhattan, à New York, le 21 juillet 2015. MIKE SEGAR / REUTERS

Apple lâche encore un peu de lest. Confronté à une fronde durable visant les conditions d’utilisation de l’App Store, son magasin d’applications, le fabricant de l’iPhone a annoncé, mercredi 1er septembre, qu’il autoriserait désormais certaines applications comme Spotify, Netflix ou Deezer à inclure un lien vers leur site. Cela permettrait aux utilisateurs d’y souscrire ou d’y gérer leur abonnement, sans passer par le système de paiement d’Apple et, donc, sans payer la commission de 15 % à 30 % due au groupe américain.

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Cette concession est réservée aux applications considérées comme des « lecteurs » de contenus culturels et médiatiques : de la musique, des séries et des films, des journaux et des magazines, des livres… Mais elle touche un point sensible, réclamé de longue date par des leaders du secteur, comme Spotify ou Netflix, devenus membres actifs de la révolte contre l’App Store. Tous deux avaient même cessé d’offrir la possibilité de s’abonner dans leur application, pour éviter de payer la commission d’Apple, jugée exorbitante (pour les abonnements, elle est de 30 % la première année, puis 15 % à partir de la deuxième). Apple a, lui, toujours justifié son système comme un moyen de sécuriser et de financer son App Store, où les applications sont examinées et validées manuellement.

Ce recul d’Apple intervient moins d’une semaine après d’autres compromis : le 26 août, l’entreprise de Tim Cook a autorisé les développeurs à cibler leurs utilisateurs par courriel, afin de les informer de la possibilité d’acheter en direct des abonnements ou d’autres biens en ligne. Pour les « petites » applications (moins de 1 million de dollars – 844 000 euros – de chiffre d’affaires annuel), le groupe américain a annoncé un fonds de soutien de 100 millions de dollars. Ces PME de l’App Store avaient déjà obtenu, fin 2020, une réduction de leur commission à 15 %, au nom des difficultés rencontrées pendant la pandémie de Covid-19. Apple a étendu cette exception aux trois prochaines années. En parallèle, le fabricant de l’iPhone a continué de fustiger les « très grands » éditeurs : Spotify, Netflix ou Epic, le créateur du jeu Fortnite, sont présentés comme des poids lourds cherchant juste à bénéficier de l’App Store sans rien payer.

Sur la défensive

Il y a deux façons de voir les ajustements consentis par Apple : ils sont d’abord un moyen de diviser le camp des opposants et, aussi, une tentative d’amadouer les autorités ou d’éteindre les différentes procédures judiciaires visant l’App Store. Ainsi, le changement accordé aux applications « lecteurs » a été déclenché par une enquête de l’autorité de la concurrence japonaise, qui a accepté de la clore. La concession sur les courriels et les « petites » applications est une proposition d’accord à l’amiable pour éviter un procès, après une plainte de développeurs américains.

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