Amazon ouvre un 4e centre de distribution en France

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PARIS (Reuters) – Le groupe américain de distribution en ligne Amazon a annoncé lundi l’ouverture au second semestre de l’an prochain d’une quatrième plate-forme logistique en France, à Lauwin-Planque dans la région du Nord-Pas-de-Calais.

Le site, dont la superficie pourra atteindre jusqu’à 90.000 mètres carrés, sera susceptible de faire travailler jusqu’à 2.500 personnes en période de forte activité à l’horizon 2015.

Cette annonce intervient après une cascade de plans sociaux en France, où le taux de chômage est à son niveau le plus haut depuis 1999 et devrait avoir enregistré en octobre un 18e mois consécutif de hausse.

“La société a décidé d’investir dans un nouveau site en France parce que les clients nous demandent d’investir dans de nouvelles capacités”, a expliqué Frédéric Duval, directeur des opérations d’Amazon France, lors d’un entretien à Reuters.

“Nous sommes constamment en train d’augmenter le nombre de catégories que nous vendons sur le site, nous recevons toujours plus de commandes de nos clients. En conséquence, nous avons besoin de nouvelles surfaces d’entreposage, de capacité d’expédition et de réception”, a-t-il ajouté.

Des dirigeants d’entreprise ont pointé du doigt un manque de compétitivité de l’Hexagone, pénalisé selon eux par un coût du travail trop élevé. Le gouvernement a présenté au début du mois un plan reposant principalement sur 20 milliards de crédits d’impôts pour les entreprises, jugé bienvenu mais complexe par certains.

Le choix d’Amazon a été motivé par la nécessité d’être au plus près des clients afin de les livrer le plus rapidement possible, a pour sa part souligné Frédéric Duval, qui n’a pas souhaité intervenir dans le débat sur la compétitivité.

“On applique les mêmes lois que tous les entrepreneurs français, on est assujettis aux mêmes règles”, a-t-il dit.

Lauwin-Planque, située près de Douai, était en concurrence avec Douvrin, une autre ville de la région Nord-Pas-de-Calais où le chômage atteignait 13,2% au deuxième trimestre contre 9,7% en moyenne dans le reste du pays.

Le site, qui bénéficie de sa proximité avec l’autoroute A1, est appelé à desservir les clients du groupe en France, au Benelux et dans une partie du Nord de l’Europe.

La société n’a pas souhaité communiquer le montant de l’investissement, précisant seulement qu’il était “conséquent”.

COMMANDES “NOMBREUSES” POUR LA FIN D’ANNÉE

Amazon, dont le site est accessible en langue française depuis 2000, dispose déjà de trois sites en France – Saran (Centre), Montélimar (Drôme), Sevrey (Saône-et-Loire) – qui emploient jusqu’à 1.400 salariés permanents.

Le site américain de e-commerce est le plus fréquenté par les internautes français, devant PriceMinister, contrôlé par le japonais Rakuten, et un autre américain, le groupe Ebay, selon les chiffres de Médiamétrie/NetRatings.

Les ventes en ligne, qui ont augmenté de 22% en France en 2011 à 37,7 milliards d’euros, devraient atteindre 45 milliards cette année, estime la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), selon laquelle le secteur emploie aujourd’hui près de 73.000 personnes sur le territoire.

Outre la France, Amazon, qui dispose de sites dédiés pour le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ainsi que le Japon et la Chine, a ouvert récemment des plates-formes logistiques en Allemagne et en Espagne.

Amazon a enregistré une croissance deux fois plus rapide que celle de l’ensemble du secteur ces dernières années. Pour maintenir ce rythme, il investit fortement pour développer son offre de services et de produits mais aussi sa présence géographique, un pari sur la croissance qui pèse sur ses marges.

Au troisième trimestre, il a essuyé une perte nette de 274 millions de dollars (211 millions d’euros).

Interrogé sur la période clef des fêtes de fin d’année en France, Frédéric Duval s’est montré plutôt confiant, en évoquant des commandes “nombreuses”.

Il n’a pas souhaité faire de commentaires sur le litige opposant la société au fisc français qui lui réclame 252 millions de dollars (près de 200 millions d’euros) d’arriérés d’impôts, d’intérêts et de pénalités.

Avec Jean-Baptiste Vey, édité par Dominique Rodriguez

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