29 arrestations en France pour le logiciel espion “Blackshades”

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PARIS (Reuters) – Vingt-neuf utilisateurs présumés du logiciel espion “Blackshades” ont été placés en garde à vue ou entendus à la mi-mai en France après l’interpellation de ses concepteurs aux Etats-Unis, annonce lundi le parquet de Paris.

Au total, 70 suspects ont été identifiés par les enquêteurs français mais ces arrestations concernent la seule juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Paris. D’autres enquêtes ont été ouvertes en province, précise-t-il dans un communiqué.

Le logiciel “Blackshades” (“Ombres noires”) permet de piloter à distance un ordinateur, en déclencher la webcam, mais aussi de donner accès à des données personnelles comme des codes bancaires ou des mots de passe.

Conçu aux Etats-Unis, il a été diffusé et mis en vente à grande échelle depuis quelques années sur des forums clandestins.

Le FBI ayant transmis à dix pays concernés une liste de leurs ressortissants ayant acquis ou utilisé le logiciel, les cyberpolices se sont entendues pour agir le même jour, le 13 mai, avec l’aide d’Eurojust, l’organe de coopération européen.

En France, la JIRS de Paris et sept autres parquets JIRS de province ont chacun ouvert une enquête préliminaire visant au total “70 cibles” sur leur ressort géographique.

“Cette opération simultanée et commune à l’ensemble des huit JIRS en matière de cyber-criminalité constitue une nouvelle forme d’action judiciaire inédite à l’échelle nationale mais aussi internationale”, souligne le parquet.

Concernant le JIRS de Paris, 29 personnes ont été identifiées et perquisitionnées dans 12 départements. A l’exception de trois d’entre elles, elles ont toutes été placées en garde à vue, puis relâchées dans l’attente d’un examen de leur situation judiciaire.

“Les investigations se poursuivent en enquête préliminaire. Il y a des vérifications à faire et une décision sera prise pour chacun d’entre eux”, a-t-on précisé de source judiciaire.

Sept suspects ont reconnu la détention du logiciel incriminé et un usage malveillant, comme le piratage de cybercaméras en vue de capturer des images des victimes, indique le communiqué.

Huit ont reconnu la détention du logiciel incriminé et un usage pour le piratage de plates-formes de jeux vidéos en ligne et huit autres la détention du logiciel incriminé mais un usage non malveillant limité à leurs propres équipements.

(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)

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