Une multitude de ballons espions dans le monde depuis des décennies

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Un ballon espion chinois a fait grand bruit en fin de semaine dernière lorsque celui-ci a été aperçu passant au-dessus de l’Alaska et du Canada, avant de survoler longuement un site nucléaire dans l’État du Montana. Le ballon a été qualifié d’espion par les Américains, tandis que la Chine a répondu qu’il s’agissait d’un appareil de recherche météorologique ayant dévié de son itinéraire à cause d’un cas de force majeure.

Si les États-Unis ont hésité à neutraliser l’appareil lorsqu’il survolait le sol américain, celui-ci a été abattu samedi après-midi une fois par-dessus l’océan Atlantique, au large de la Caroline du Sud. Le ministère des Affaires étrangères chinois a aussitôt réagi en déclarant que « dans de telles circonstances, le recours à la force par les États-Unis est une réaction manifestement excessive et une violation grave des pratiques internationales ». Les plongeurs de la Navy recherchent actuellement les débris, répartis sur une zone de 11 kilomètres de largeur, et à une profondeur d’environ 14 mètres.

Les États-Unis ont déjà espionné la Chine avec des ballons

Les ballons espions n’ont rien de nouveau, et ne sont pas propres à la Chine. Le premier ballon d’observation a été inventé en France en 1794, soit seulement onze ans après le tout premier vol d’une montgolfière. Le ballon a été utilisé lors la bataille de Fleurus, permettant à Jean-Marie-Joseph Coutelle et un officier d’observer l’ennemi, et ainsi d’aider les forces françaises à remporter la victoire.

Les États-Unis ont notamment utilisé des ballons espions pour surveiller l’URSS et la Chine dès les années 50. Les ballons faisaient partie du projet Genetrix, et mesuraient plus de 30 mètres de diamètre. Chacun transportait un appareil photographique DMQ-1 capable de prendre des clichés sur 80 kilomètres de chaque côté. Les ballons volaient à une hauteur entre 15 et 22 kilomètres pendant 5 à 7 jours, lancés depuis la Turquie et l’Allemagne de l’Ouest. Après avoir traversé la zone cible, soit la Chine ou la Russie, l’appareil enclenchait une balise HF pour permettre d’être retrouvé et de récupérer les clichés.

Un ballon espion américain du projet Genetrix. © National Reconnaissance Office

De nombreux ballons Chinois aperçus ces dernières années

Ce dernier ballon espion chinois n’est pas unique. Un second ballon a été aperçu il y a quelques jours au-dessus du Costa Rica. Selon CNN, d’autres ballons ont survolé les États-Unis pendant que Donald Trump était président, mais les incidents n’ont été découverts qu’après le changement d’administration. Un autre a brièvement survolé les États-Unis au début de la présidence de Joe Biden.

Plusieurs gouvernements sont en train d’enquêter sur des faits similaires qui se sont produits ces dernières années. Un ballon d’aspect très similaire a aussi été aperçu dans le ciel du Japon, d’abord en juin 2020 au-dessus de la ville de Sendai, puis en 2021 dans la préfecture d’Aomori. Les autorités n’ont pas pu l’identifier à l’époque ni en déterminer son origine. Un autre ballon a été aperçu en septembre 2021 survolant la ville de Taipei à Taïwan, puis en mars 2022 à l’aéroport de Taipei-Songshan.

À la suite de cette affaire, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annulé sa visite prévue en Chine. Le président américain Joe Biden tiendra son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès ce mardi 7 février, et devra faire face aux critiques des républicains pour ne pas avoir abattu l’appareil plus rapidement.


Un ballon espion chinois se promène au-dessus de sites militaires américains !

Les autorités américaines et canadiennes observent un ballon de surveillance chinois qui se trouve actuellement au-dessus du Montana. L’armée ne compte pas l’abattre pour l’instant à cause du danger que poserait la chute des débris.

Article d’Edward BackEdward Back, publié le 03/02/2023

MAJ 3 février à 15 h 30 : Selon le ministère des affaires étrangères chinois, il s’agirait d’un aéronefaéronef utilisé pour la recherche météorologique. La Chine regrette qu’il ait « dévié loin de son itinéraire prévu ».

Un ballon espion chinois survole actuellement les États-Unis. L’objet a d’abord été détecté au-dessus des îles Aléoutiennes en Alaska, avant de traverser le Canada et d’arriver dans le Montana.
Cet État du nord des États-Unis abrite notamment des silos à missilesmissiles nucléaires. Les autorités ont suspendu les vols de l’aéroport de Billings, ce mercredi, après la détection du ballon au-dessus de la ville. L’affaire survient quelques jours à peine avant une rencontre entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le président chinois Xi Jinping.

L’armée américaine ne compte pas abattre le ballon à cause du risque que poserait la chute des débris pour la population. De plus, le Pentagone ne semble pas être inquiet de voir l’appareil survoler des sites sensibles car celui-ci ne serait en mesure de collecter que des informations déjà accessibles avec un satellite. Les autorités n’ont pas spécifié la taille du ballon, mais les médias américains indiquent qu’il mesurerait trois fois la taille d’un bus.

La Chine tente de vérifier l’origine du ballon

Le quotidien chinois en anglais China Daily a aussitôt raillé l’information. « Pour espionner les États-Unis avec un ballon, il faut à la fois être très en retard pour utiliser une technologie des années 1940 et être suffisamment avancé pour contrôler son vol à travers l’océan. Ceux qui fabriquent ce mensonge ne font qu’exposer leur ignorance ».

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, a eu une réponse plus nuancée. Elle a indiqué que « la vérification des rapports est en cours » et que « tant que les faits ne sont pas clairs, les conjecturesconjectures et le battage médiatique ne contribueront pas à résoudre correctement la question ».

Les ballons espions offrent certains avantages, car ils peuvent être difficiles à détecter, leur coût est très faible et ils peuvent fonctionner pendant de longues périodes. Selon CNN, ce ballon pourrait être utilisé pour collecter les signaux radio et des téléphones mobilesmobiles. Ou il pourrait s’agir d’une erreur…

 

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