Lutte contre la surveillance: les hackers doivent passer de la technique au politique

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«On est dans cette violence émotionnelle du moment où la réalité est devant nos yeux. Avant, il était encore possible de tracer une ligne entre ce que nous imaginions et le monde physique dans lequel nous vivons, mais désormais la surveillance fait partie de notre monde physique –c’est le pouvoir des documents.»

Confortablement installée sur les coussins de la tea house animée, au quatrième étage du Centre des congrès de Hambourg, par les Français de La Quadrature du Net, la journaliste californienne Quinn Norton résume ainsi un sentiment largement répandu parmi les quelque 9.000 participants –un record– du 30e congrès du principal groupe de hackers au monde, le Chaos Computer Club, qui se tenait du 27 au 30 décembre.

Celle qui fut la compagne du hacker américain Aaron Swartz [1], disparu il y a près d’un an, donnait d’ailleurs le premier soir, en compagnie de l’ingénieure new-yorkaise Eleanor Saitta, une conférence au titre sans ambiguïté: «Pas de terrain neutre dans un monde en feu». Un rappel énergique des impacts de la technologie et de l’histoire de la surveillance étatique, et un appel à l’analyse réflexive autant qu’à la prise de responsabilité. À Hambourg, pendant quatre jours, on a troqué la trêve des confiseurs contre l’état d’urgence.

«Travailler ensemble pour freiner la surveillance»

La tonalité des rassemblements organisés par le Chaos Computer Club a toujours été, il est vrai, largement politique –comme en témoignent les devises des précédentes éditions, «Behind Enemy Lines» («Derrière les lignes ennemies») en 2011 et «Not My Department» («Pas mes affaires», mais aussi «Pas mon ministère») en 2012. Et pour cause: la sécurité des réseaux et la protection de la vie privée sont les spécialités de l’organisation depuis plus de trente ans.

Cette année, pas de baseline, mais un impact net, sur la communauté hacker, de ces six mois de révélations sur les programmes de surveillance de la NSA. Comme (…) Lire la suite sur Slate.fr

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