Les montres connectées utiles pour détecter la Covid-19 avant les symptômes

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Plusieurs études menées par une université et un réseau d’hôpitaux américains viennent démontrer que les différents capteurs intégrés dans les montres connectées permettent de détecter une infection à la Covid-19 avant même l’apparition de symptômes.


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  Les modélisations mathématiques montrent qu’un dépistage de masse, même avec des tests moins fiables, est bien plus efficace pour contenir l’épidémie que des tests plus sensibles mais plus longs à délivrer des résultats. 

Pour lutter contre la propagation du coronavirus, les applications de tracking ont été proposées dans la plupart des pays européens. En France, c’est l’application TousAntiCovid qui est disponible pour les smartphones. Malgré de sacrées imperfections elle a été adoptée par près de 12,5 millions d’utilisateurs. Ces applications permettent à la personne malade de la Covid-19 de se signaler et l’application est alors censée avertir les individus croisés, à condition qu’ils l’aient également activée.

Mais il pourrait y avoir mieux ! Détecter la maladie avant même ses premiers symptômes. Comment ? Par le truchement des différents capteurs des montres connectées. Fréquence cardiaque, température de la surface cutanée, surveillance du sommeil…, avec les données de leurs capteurs, certaines montres connectées pourraient très bien détecter les infections à coronavirus si l’on en croit les études du réseau d’hôpitaux Mount Sinaï Health System à New York et de l’Université de Stanford en Californie. Certains modèles, comme l’Apple Watch, les montres de Garmin ou encore de Fitbit, sont capables de prédire si un individu est positif à la Covid-19 avant même qu’il ne soit symptomatique ou que le virus soit détectable par des tests. C’est le capteur de fréquence cardiaque qui donne les indications les plus fiables. Selon les chercheurs, l’Apple Watch peut ainsi détecter des changements subtils dans le rythme cardiaque. Des modifications qui peuvent expliquer qu’un individu est atteint du coronavirus, jusqu’à sept jours avant qu’il ne ressente les premiers symptômes, ou que les tests soient positifs.

La fréquence cardiaque comme indicateur

Selon les scientifiques, la mesure de la variation dans le temps entre chaque battement cardiaque est liée au fonctionnement du système immunitaire. Ce marqueur se modifie à partir du moment où une inflammation se développe dans l’organisme. Or, la Covid-19 est extrêmement inflammatoire, ce qui permet de s’assurer que le marqueur correspond à cette affection. Selon les résultats des études, alors que la fréquence cardiaque varie fortement en temps normal, les personnes atteintes de la Covid ont présenté moins de variations, avec des battements de plus faible intensité. La publication repose sur les données de santé des Apple Watch portées par 300 professionnels de la santé travaillant dans le réseau d’Hôpitaux du Mount Sinaï Health System.

Des résultats à combiner à ceux d’une autre étude sur le même sujet, menée par Stanford. Ils permettent de valider cette méthode sur d’autres marques, dont les modèles de Garmin et de Fitbit. Dans 81 % des cas, les personnes positives au virus avaient subi des modifications dans leur fréquence cardiaque au repos jusqu’à 9,5 jours avant l’apparition de symptômes. L’équipe a également créé une alarme qui prévient les utilisateurs lorsque leur fréquence cardiaque est élevée pendant une période prolongée, avec comme conséquence la mise en place d’un « autoconfinement » préventif. Le réglage de la sensibilité permet de ne relever que les changements significatifs et durables. Avec un tel système, plutôt que d’attendre l’apparition de premiers symptômes pour commencer à se signaler et se confiner, les individus infectés pourraient être alertés précocement. Cela permettrait également d’identifier les personnes asymptomatiques qui représentent la moitié des cas. Et surtout, ces mesures sont réalisées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

L’Allemagne utilise les montres connectées pour surveiller l’épidémie de coronavirus

Article de Fabrice Auclert, publié le 12/04/2020, modifié le 05/05/2020

L’Institut Robert-Koch, établissement allemand responsable du contrôle et de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, lance une application de suivi de l’épidémie du coronavirus en Allemagne. C’est sur la base du volontariat, et ça fonctionne sur la plupart des bracelets et montres connectées.

En France, en Italie ou encore aux Etats-Unis, on projette de lancer des applications pour smartphone pour suivre l’épidémie de coronavirus. Comme à Singapour, l’idée est de permettre de suivre, de manière anonyme, les personnes infectées, guéries, mais aussi d’alerter les personnes ayant été en contact avec des personnes contaminées afin de les isoler. De nombreux scientifiques et médecins estiment que c’est un élément clé pendant et après le confinement, et l’Allemagne a lancé mardi sa propre application pour iOS et Android.

Disponible sur le Play Store et l’App Store, Corona-Datenspende est validée par l’autorité de santé publique allemande et lancée par l’institut Robert Koch qui contrôle et coordonne les actions gouvernementales contre le coronavirus. L’objectif est d’aider à surveiller la propagation du COVID-19 et analyser si les mesures visant à contenir la nouvelle pandémie de coronavirus fonctionnent. Pour cela, cette application s’appuie sur les données des montres et bracelets connectés, en récupérant les données comme la fréquence cardiaque, la température corporelle et le sommeil.

La fréquence cardiaque comme indicateur numéro 1

C’est en se basant sur l’efficacité d’une étude effectuée aux Etats-Unis pendant une épidémie de grippe sur 100 000 utilisateurs que l’idée d’une application pour smartphone a pris forme. La prise en compte de données essentielles comme le pouls au repos permet de détecter une éventuelle infection. Si la fréquence cardiaque au repos est plus élevée que d’habitude, une fièvre peut être suspectée, et c’est justement l’un des symptômes de COVID-19. La toux accélère aussi le rythme cardiaque, et c’est visible dans les données enregistrées par les bracelets connectés. Sans oublier la température corporelle que certains modèles prennent en compte.

Victime de son succès, l’application a connu quelques ratés à son lancement, mais elle a déjà été téléchargée 50 000 fois depuis mardi, et c’est prometteur puisque l’objectif initial est d’avoir un échantillon de 100 000 utilisateurs, soit 10% des possesseurs de montres connectés en Allemagne. « Si l’échantillon est suffisamment grand pour capturer suffisamment de patients symptomatiques, cela nous aiderait à tirer des conclusions sur la propagation des infections et sur l’efficacité des mesures de confinement » explique ainsi Lothar Wieler, le président de l’institut Robert Koch Institute.

Pas d’anonymat mais du “pseudonymat”

La compatibilité de l’application n’est pas universelle, mais les montres et bracelets des marques Fitbit, Garmin, Polar et Withings sont supportées. La plupart des appareils connectés via Google Fit et Apple Health sont acceptées aussi, et il est important de souligner qu’il est évidemment important de conserver sa montre pendant la nuit. Il faut donc un modèle avec une autonomie conséquente, et ce n’est pas forcément le cas d’une Apple Watch souvent rechargée pendant la nuit.

A propos de l’anonymat des données, l’éditeur préfère parler de « pseudonymat » car l’utilisateur saisit un nom d’utilisateur au moment de l’installation de l’application, puis il saisit des données comme l’âge, le poids, la taille, et son code postal. Rien qui ne puisse permettre de l’identifier précisément, mais les données personnelles collectées restent liées à un appareil et un utilisateur.

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