Croissance zéro? Pas pour tout le monde!

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En ces périodes d’incertitudes, il serait temps de réfléchir aux conséquences pour l’Europe d’une croissance très lente, voire nulle, qui pourrait durer très longtemps.L’idée d’une croissance zéro du PIB n’est pas nouvelle: dans les années 70, bien des gens ont cru naïvement que cela réglerait tous les problèmes de l’environnement et de la rareté des ressources; avant de comprendre que ce n’est pas la croissance qui pollue, mais la production, et que, pour en changer la nature (et en particulier la rendre plus économe en énergie), il faut investir, donc croître, ou au moins améliorer massivement la productivité.De fait, même sans croissance du PIB, l’amélioration permanente et planétaire de la productivité du travail et de la vitesse de calcul des machines conduisent à des progrès considérables et permanents de la performance des objets, en particulier de ceux utilisant le numérique : machines à laver, téléphones, ordinateurs, téléviseurs, automobiles sont infiniment plus puissants, et de moins en moins coûteux.Et dans ces pays à croissante lente , ceux qui sont a la pointe de l’innovation, ou détiennent des rentes, s’octroient une part croissante des richesses produites , même en quantité constante.La vraie victime d’une croissance nulle, c’est donc l’avenir: le financement de la dette publique, de l’emploi et des retraites, n est plus assuré par des richesses nouvelles, mais par un transfert de patrimoines entre groupes sociaux et entre générations.Le meilleur exemple en est le Japon, qui connaît une croissance quasi nulle depuis 20 ans . […]