Apple iPad 2019 : le test complet

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Pour la troisième année consécutive, Apple remet sur l’ouvrage son iPad d’entrée de gamme et se livre à l’exercice méticuleux des mises à jour par touches discrètes ou franches. Dans la colonne « évolutions flagrantes », le nouvel iPad 2019 inscrit son écran de 10,2 pouces, contre 9,7 pouces jusqu’à présent.

La nouvelle dalle LCD est agréablement lumineuse (501 cd/m2, un peu plus que l’iPad 2018), bien contrastée (1139:1) et plutôt fidèle en termes de colorimétrie, puisqu’elle affiche un Delta E de 1,97, en deça du 1,11 obtenu par l’iPad 2018, tout bonnement excellent. C’est donc sur ce dernier point un peu moins bien, mais toujours incroyable, surtout si on compare cette valeur à celle obtenue par la Galaxy Tab S5e, qui, avec sa dalle OLED affiche un Delta E de 5,6.

Bref, cet agrandissement d’un demi-pouce de la surface d’affichage, qui ne pouvait excéder les 10,5 pouces de l’iPad Air 2019, assure un léger gain de confort visuel au quotidien. Évidemment, ce gain aurait pu être bien plus important, si le nouvel iPad avait bénéficié du design des iPad Pro, qui propose un affichage étendu, avec des bordures bien plus réduites. 

En l’occurrence, la logique de gamme est respectée, l’iPad conserve le design ancestral de ses aînés. La prise en main, en mode tablette, est donc identique et plutôt bonne bien que l’iPad soit un peu plus grand et plus lourd. En mode, « PC portable », ses dimensions revues à la hausse sont plutôt bienvenues puisqu’elles assurent une plus grande stabilité. Il n’y a donc rien à regretter – si ce n’est le design vieillissant.

Une configuration déjà vue, qui tient toujours la route

Du côté de la configuration, l’iPad 2019 nous rejoue la carte de l’A10 Fusion. Une puce qu’on connaît bien. Outre qu’elle a fait ses premiers pas en 2016 dans les iPhone 7 et 7 Plus, on l’a rencontrée depuis dans pas moins de deux appareils Apple : l’iPod touch (2019, de 7e génération, sorti en juillet dernier) et l’iPad 2018. Apple conserve donc le même cœur pour l’iPad 2019, mais il lui adjoint davantage de renfort en ajoutant un gigaoctet de RAM. On trouve donc 3 Go contre 2 Go dans l’iPad 2018. 

Dans les faits, l’iPad 2019 offre logiquement des performances qui sont quasi identiques ou très légèrement supérieures à celles de son aîné.

Avec Geekbench 5, on note ainsi un léger mieux mais rien de véritablement significatif. C’est normal, Apple ne tient pas à rendre son iPad d’entrée de gamme plus performant – après tout, l’iPad Air est là pour ça –, mais il n’est pas question non plus que l’écran plus large pèse sur ses performances. Nous voici rassuré.

Si on ouvre un peu la comparaison à la concurrence, on constate deux choses. La première que le marché des tablettes Android n’est toujours pas florissant. La seconde que Samsung est toujours le meilleur ennemi d’Apple sur ce marché. 

Quand on compare les scores AnTuTu 7 de l’iPad 2019 à ceux de la Galaxy Tab S5e, que nous avons testée l’été dernier, on remarque que la tablette d’Apple se tire plutôt bien de cette confrontation. 

Tous ses scores AnTuTu sont supérieurs à ceux de sa concurrente, à l’exception habituelle de celui obtenu en Mémoire, toujours à l’avantage des plates-formes sous Android. Et pour cause, elles embarquent systématiquement plus de RAM. En l’occurrence, l’iPad 2019 en embarque 3 Go, comme dit plus haut, tandis que la Tab S5e en contient 4 Go.

Comparer la Galaxy Tab S5e à l’iPad Air 2019, qui fonctionne grâce à une puce un peu plus récente, l’A12 Bionic, et 3 Go de mémoire vive, revient à mettre noir sur blanc la domination de l’architecture Apple. Evidemment, il faudra voir ce que donnera la Galaxy Tab S6, dont nous publierons prochainement le test et qui devrait être bien plus proche de l’iPad Air en termes de performances.

Quoi qu’il en soit, ces quelques chiffres ne font que conforter une impression générale à l’usage. L’iPad 2019 assure suffisamment de fluidité et de souplesse pour qu’on oublie que la configuration est datée. A aucun moment nous n’avons été confrontés à un ralentissement ou à un plantage applicatif parce que la tablette d’Apple ne tenait plus la charge. Tout fonctionne à merveille, à une allure rodée et confortable.

Il nous faut toutefois souligner le fait qu’une architecture qui a déjà trois ans risque d’être moins durable, même si Apple assure un bon suivi de ce côté, en règle générale.

Une nouveauté ergonomique bienvenue

Si la configuration est sensiblement la même et sans épiloguer sur l’écran plus grand, où sont alors les nouveautés ? Pas du côté de l’Apple Pencil (vendu 99 euros), toujours celui de première génération, qui reste fidèle au poste, avec ses points forts (sa réactivité) et faibles (sa méthode de recharge, son design trop lisse). Il est toujours capable de vous accompagner pendant des prises de notes ou de vous aider dans vos élans créatifs.

Les nouveautés, c’est simple, sont essentiellement ergonomiques. Ranger l’arrivée des Smart Connector dans cette case revient peut-être à trop simplifier les choses. Néanmoins, ces connecteurs latéraux, qui permettent de brancher et alimenter un clavier externe, qui peut également jouer le rôle de couverture, comme le Smart Keyboard, d’Apple, vont essentiellement servir à vous faciliter la vie, à gagner en confort ergonomique.

Plus la peine de batailler avec un clavier tiers Bluetooth qui aura parfois tendance à mettre un peu de temps pour se réveiller ou à se décharger au mauvais moment. Ici, on déplie le clavier, cale l’iPad dans sa rainure magnétique, et c’est parti.

Ergonomiquement parlant, de ce point de vue, on est très proche de ce que propose un ordinateur portable petit format – il lui manque paradoxalement un petit pavé tactile pour déplacer un curseur. Néanmoins, on pourra saisir du texte et travailler sans trop de souci. Il faudra toutefois privilégier les surfaces planes ou les genoux en position assise, car la stabilité de l’ensemble Smart Keyboard/iPad n’est pas toujours parfait dans des conditions plus acrobatiques.

Vendu 179 euros, le Smart Keyboard pour l’iPad 2019 est proportionnellement cher, puisqu’il représente presque la moitié du prix de la tablette. Cependant, il rendra de grands services.
Pour autant, en passant la facture totale à minimum 568 euros, se trouve-t-on face au remplaçant valable d’un PC portable ? 

iPadOS 13, iPad de plus vers le PC portable ?

Pour répondre pleinement à cette question, il faut se tourner vers iOS 13, pardon, iPadOS 13. C’est désormais le nom du système d’exploitation dédié aux tablettes d’Apple. Ici aussi les nouveautés qui nous intéressent sont essentiellement ergonomiques.

Depuis iOS 9, Apple cherche à enrichir les usages potentiels de ses iPad en dépassant la simple consultation de contenu pour laquelle iOS est parfaitement adapté. Ainsi, quelques fonctionnalités multitâches sont apparues et se sont enrichies au fil du temps.

Avec iPadOS 13, Apple capitalise sur cette base et introduit de nouvelles options. Elles visent toutes, plus ou moins, à contourner le problème du plein écran des applis, à faciliter l’accès aux fichiers stockés sur la tablette, dans le Cloud et désormais sur un espace de stockage externe, ou encore à compenser l’absence de souris et de curseur en fluidifiant les interactions avec l’écran.

Il est ainsi possible de juxtaposer deux fois la même application dans Split View, qui scinde l’écran en deux parties (par moitié ou aux 2/3). On peut ainsi avoir deux traitements de texte côte à côte, que ce soit Notes ou un autre. Attention, toutefois, toutes les applications ne sont pas encore compatibles avec cette fonction.

Mais au quotidien, l’une des principales améliorations tient à Slide Over. Vous travaillez avec une ou deux applications à l’écran, vous avez besoin d’y insérer une image ou de consulter rapidement un autre document, ouvrez Fichiers (le Finder à la sauce iOS/iPadOS) dans Slide Over, et vous pourrez y accéder chaque fois que vous en aurez besoin d’un simple geste. Tout comme vous pourrez accéder depuis Slide Over à l’application de Musique, à Safari, etc. 

A noter que le Finder propose désormais de nouvelles options de classement et d’affichage (notamment des métadonnées des fichiers), ainsi que des actions rapides, qui permettent de facilement faire tourner une image ou de créer un PDF. Vous pourrez même gérer une clé USB (à brancher avec un adaptateur Lightning) pour récupérer plus facilement des documents. Mieux encore, Fichiers est désormais capable de créer et ouvrir des archives Zip, y compris celles que vous aurez téléchargé avec Safari et géré dans le gestionnaire de téléchargements. Les usages se fluidifient…

Globalement, on n’atteint pas la rapidité du Mac et du passage d’une fenêtre à l’autre, mais il y a un réel gain de temps et une plus grande souplesse au quotidien.

L’accès sous forme de Widgets, depuis la page d’accueil, aux documents les plus récents ou aux informations qui vous importent, comme votre prochain rendez-vous, procède de la même tendance. Néanmoins, il nous semble que la prochaine étape serait de repenser le système de grille d’applications qui est de moins en moins pertinent. Plus on installe d’applis sur son iPad, plus les présenter sous forme de grille et même de dossiers est inutile ou contre-productif. Pour gagner du temps, les plus pressés utilisent Spotlight. 

On signalera également que parfois les différents gestes pour glisser une application, réaliser un copier-coller ou annuler une action (une double tape avec un, non deux, non trois doigts), demandent non seulement un peu d’habitude mais aussi un effort de mémorisation ou de réflexion. Autant dire que ce n’est pas toujours très intuitif. 

Néanmoins, avec iPadOS, Apple franchit une nouvelle étape. Pour la première fois, si vos usages sont linéaires (que vous les enchaîniez à la suite ou les juxtaposiez par bloc de deux) et que vous êtes prêt à sacrifier la fluidité ergonomique qu’offre macOS, il est possible d’envisager l’iPad comme un PC, à certains moments. On s’y est essayé avec plus ou moins de succès, mais en définitive, notre impatience naturelle nous a fait retrouver notre Mac assez rapidement. Apple a donc bien progressé, mais le chemin à parcourir semble encore long, toujours plus long, tant le poids des habitudes et des réflexes « bureautiques » pèsent. Au point qu’on se demande parfois si atteindre le point de bascule, d’équilibre entre l’usage tablette et PC n’est pas un nouveau paradoxe de Zénon d’Elée. 

L’autonomie des jours de fête

Terminons maintenant notre périple en abordant la question de l’autonomie. Malgré son écran plus grand, l’iPad 2019 réussit à être plus endurant que son aîné – alors que la batterie est donnée pour être inchangée, a priori. Ainsi, dans le cadre de notre test d’autonomie polyvalente, qui simule des usages du quotidien (Surf, Web, vidéo, etc.), le nouveau modèle de tablette d’entrée de gamme d’Apple a tenu 11h10, soit 1h51 de plus que l’iPad 2018. Nos tests de streaming vidéo ont eu raison de sa batterie au bout de 10h35, ce qui est 1h12 de mieux que l’iPad précédent. Il y a donc clairement du mieux de ce côté.

Si on compare ces résultats à ceux obtenus par la concurrence, en l’occurrence, la Galaxy Tab S5e, on note que la tablette de Samsung fait mieux en polyvalente (avec 12h17) mais un peu moins bien en vidéo (avec 10h05).
L’iPad n’est donc pas ridicule sur ce point, loin de là et devrait vous permettre de travailler ou vous divertir assez longtemps avant de devoir la recharger.

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