Apple cherche à contrer Zoom et poursuit ses efforts dans la sécurité

Author:

Les logiciels, et rien d’autre ! L’an dernier , la conférence annuelle des développeurs d’Apple avait été marquée par un virage majeur, que Tim Cook avait même qualifié d’« historique » : l’abandon des processeurs Intel pour ses ordinateurs Mac, au profit de puces conçues en interne. Rien de tel cette année. L’événement, qui a démarré lundi par près de deux heures de keynote en mode 100 % virtuel, n’a donné lieu à aucune annonce de nouveau produit.

A la place, la conférence WWDC (Worldwide Developers Conference), qui donne la feuille de route d’Apple pour les prochains mois, a fait la part belle aux nouveaux systèmes d’exploitation. D’ici à l’automne, l’intégralité des appareils marqués d’une pomme bénéficieront d’une mise à jour, des smartphones (iOS 15) aux tablettes (iPadOS 15) en passant par les ordinateurs (macOS Monterey) et les montres connectés (watchOS 8).

La nouveauté la plus notable est une refonte de son outil d’appels audio et vidéo via Internet, FaceTime. Face au succès croissant des outils de visioconférence Zoom ou Microsoft Teams, Apple a d’abord choisi l’ouverture : réservé depuis ses débuts aux possesseurs d’iPhone, d’iPad ou de Mac, FaceTime sera bientôt accessible sur les smartphones Android de Google ou les PC sous Windows. Comme avec Zoom, il sera possible de planifier un appel, et il suffira d’envoyer un lien à ses correspondants par mail ou SMS pour leur permettre de se connecter via le Web.

Travail et loisirs à partager

Le nouveau FaceTime sera aussi plus collaboratif : tous les participants pourront partager des documents de travail, mais aussi des films en streaming ou de la musique grâce à une nouvelle fonction, SharePlay. Celle-ci sera intégrée aux logiciels et services d’Apple, mais aussi à ceux de certains concurrents, comme les plateformes de streaming Disney+ et HBO Max, ou le réseau social TikTok. Apple promet aussi une amélioration du son et de l’image des appels « pour les rendre plus naturels que jamais », a indiqué Craig Federighi, senior vice-président chargé du software engineering. Autant d’innovations qui auraient été bienvenues au début de la pandémie, mais qui paraissent un peu à contretemps à l’heure où de nombreux pays lèvent les contraintes sanitaires

Lire aussi :

Covid : Apple demande à ses salariés de revenir trois jours par semaine au bureau

Deux mois après une mise à jour d’iOS obligeant les éditeurs d’applications à demander le consentement des utilisateurs avant de les pister, Apple a également choisi d’aller un cran plus loin dans la protection des données personnelles. La prochaine version, qui sera disponible à l’automne pour le grand public, proposera un nouveau rapport de confidentialité qui fournira plus de détails sur la façon dont les applications installées accèdent à l’appareil photo, au micro ou à la géolocalisation du téléphone, et sur les adresses auxquelles elles envoient les informations. Et le suivi des utilisateurs par le biais de pixels invisibles contenus dans les courriers électroniques – une pratique marketing répandue, mais controversée – ne sera plus possible avec l’application Mail.

Dans le même temps, le portefeuille électronique de l’iPhone et de l’Apple Watch, Apple Wallet, va contenir encore plus de données sensibles. En plus de remplacer les cartes bancaires sans contact et les cartes de transport en commun, voire les clés de voiture (avec les derniers modèles de BMW), Apple Wallet pourra héberger les badges d’accès professionnels, les cartes de chambres d’hôtels… Et, bientôt, les pièces d’identité : dans le courant de l’année, l’iPhone pourra stocker les permis de conduire de certains Etats américains, qui remplacent la carte nationale d’identité, inexistante aux Etats-Unis.

Toujours plus d’intégration

La conférence des développeurs a également mis en lumière la proximité de plus en plus grande entre les tablettes et les ordinateurs d’Apple. Il sera même possible de passer de l’un à l’autre sans voir la différence : si l’on utilise un Mac et un iPad côte à côte, la même souris et le même clavier permettront de naviguer et de saisir du texte comme s’il s’agissait d’un seul appareil, ou de glisser et déposer un document, grâce à une nouvelle fonction, appelée « Universal Control ».

Une prouesse technique qui peut sembler anecdotique, mais qui montre à quel point Apple veut fournir la même expérience sur tous ses appareils, séparément ou ensemble. Dans le même esprit, iOS 12 permettra de projeter du son ou des vidéos directement d’un iPhone vers un ordinateur iMac. Et la plupart des nouveautés présentées lundi seront disponibles, en même temps, dans tous les environnements d’Apple.

Lire aussi :

Récit – Quand Apple refuse de payer une rançon et fait le bonheur des réparateurs de MacBook

Alors que l’entreprise dirigée par Tim Cook doit affronter un procès retentissant en Californie au sujet des commissions qu’il prélève sur les achats dans les applications, Apple a profité de sa conférence des développeurs pour leur communiquer un chiffre symbolique. Depuis le lancement de l’App Store, en juillet 2008, plus de 230 milliards de dollars ont été reversés aux créateurs d’applications. Pas sûr que cela suffise à calmer la grogne de certains développeurs…

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *