Hyperloop est une « formidable escroquerie technico-intellectuelle », selon un expert français

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François Lacôte, ancien responsable des programmes TGV à la SNCF et directeur technique chez Alstom Transport, démonte point par point la faisabilité des projets Hyperloop.

Alors que les projets de trains subsoniques Hyperloop font régulièrement l’actualité avec, notamment la construction d’une piste d’essai en France, située en Haute-Vienne, et portée par la société canadienne Transpod, un expert français, renommé, jette un pavé dans la marre.

Dans un article publié sur le site du Club Pangloss (Association des Lauréats de la Fondation Nationale Entreprise et Performance) intitulé « Hyperloop : formidable escroquerie technico-industrielle », François Lacôte, ingénieur diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale des ponts et chaussées, atomise littéralement le concept d’Hyperloop et sa faisabilité. Paru en avril dernier, son article vient d’être repris par La Lettre du Cheminot. Précisons que cet expert a occupé de hautes fonctions à la SNCF et fut responsable des programmes TGV avant de rejoindre Alstom Transport.

De nombreuses « impasses techniques »

Son exposé rappelle comment plusieurs projets dans les années 1960-1970, dont l’Aérotrain, avaient déjà tenté, sans grand succès, de proposer des nouvelles formes de transport terrestres à haute vitesse, censées s’affranchir des limites supposées du système « roue-rail ». Au bout du compte, une seule ligne commerciale est en service, celle du Transrapid (train à sustentation magnétique) à Shanghai.

François Lacôte relève aussi plusieurs « impasses techniques » : la sécurité du freinage, les systèmes de secours dans le tunnel sous vide, la transition entre un environnement sous vide et la pression atmosphérique, la géométrie d’une voie Hyperloop et, en particulier, le rayon de courbure, eu égard à la très grande vitesse envisagée. Enfin, il remarque la conciliation de deux impératifs antagonistes, à savoir la réduction maximale de la pression d’air dans le tunnel pour diminuer la résistance aérodynamique et la nécessité de « conserver un minimum de pression d’air pour le refroidissement des organes de traction, d’énergie auxiliaire, assurer le renouvellement d’air de la climatisation pour les voyageurs ». Beaucoup d’obstacles que les différents protagonistes n’ont pour le moment pas abordés.

Face à toutes ces objections majeures, Futura a contacté les sociétés Transpod, Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies afin de recueillir leur réaction. Nous ne manquerons pas de vous  les partager.

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