Feu vert de l’UE au rachat d’E-Plus par Telefonica

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par Robert-Jan Bartunek

BRUXELLES (Reuters) – En autorisant mercredi l’opérateur télécoms espagnol Telefonica à racheter E-Plus, la filiale allemande du néerlandais KPN, la Commission européenne a renforcé la position de celui-ci sur le premier marché télécoms européen et pris une décision cruciale pour le processus de consolidation du secteur.

Cette alliance de 8,6 milliards d’euros donnera naissance au premier opérateur mobile allemand par le nombre d’abonnés, assurant à Telefonica une position de force face aux concurrents Vodafone et T-Mobile, filiale de Deutsche Telekom.

Elle ramènera également le nombre d’opérateurs de réseaux mobiles en Allemagne de quatre à trois et c’est pourquoi l’exécutif européen a insisté pour que Telefonica vende jusqu’à 30% des capacités du réseau de la nouvelle entité et cède également des fréquences radio et certains actifs.

Ces mesures permettront l’arrivée sur le marché allemand de trois opérateurs de réseau mobile virtuel (ORMV) au plus, lesquels louent l’accès aux réseaux de leurs concurrents de plus grande taille et ont tendance à proposer des formules tarifaires moins chères que ces derniers.

“Les engagements pris par Telefonica garantissent que le rachat d’E-Plus ne nuira pas à la concurrence sur le marché allemand des télécommunications. Les consommateurs continueront de profiter des avantages d’un marché concurrentiel”, souligne ainsi Joaquin Almunia, le commissaire européen à la Concurrence, cité dans un communiqué.

Ce dernier voulait s’assurer que les consommateurs allemands, qui s’acquittent déjà de tarifs mobiles figurant parmi les plus élevés en Europe, ne voient pas encore les prix augmenter du fait de la fusion.

La décision de la CE est encourageante pour les opérateurs de télécommunications européens qui réclament une réglementation assouplie des fusions pour leur permettre de se refaire après des années de baisse de leurs recettes.

Cinq années durant, ces opérateurs ont vu leur chiffre d’affaires se contracter, conséquence d’une réglementation plus tatillonne, alors même qu’ils doivent financer de lourds investissements dans des réseaux plus performants. Dans ces conditions, la consolidation semble une bonne solution alternative.

(Avec Foo Yun Chee, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Joanny)

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