Asile en Equateur pour Assange ? Londres intraitable

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Les tractations continuent. Entre l’Equateur, qui accorde l’asile politique à Julian Assange, et le Royaume-Uni a débuté un bras de fer diplomatique sans précédent. Devant le refus catégorique du britannique à laisser Assange se rendre en Equateur, Quito tente de maintenir la pression, ralliant d’autres pays à sa position.

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L’Equateur incite les états sud-américains à faire pencher la balance. L’Organisation des Etats américains (OEA), réunie jeudi à Washington, doit appeler à une délégation de tous les ministres des Affaires étrangères de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) et de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), dont les pays membres sont connus pour leur rhétorique anti-USA.

Derrière ces tractations se pose la question du rôle réel des Etats-Unis dans cette affaire. Pour bon nombre de partisans d’Assange, la demande d’extradition faite vers la Suède n’est que la première étape d’un complot habilement ourdi par Washington. Officiellement, les Etats-Unis nient toute implication. Pourtant, on peut imaginer que Washington rêve de mettre la main sur le fondateur de WikiLeaks, qui a osé publier des centaines de milliers de documents confidentiels émanant, en majeur partie, de câbles diplomatiques américains.

Une déclaration publique d’Assange dimanche, devant l’ambassade

En attendant, Assange vit reclus depuis deux mois à l’intérieur de l’ambassade de l’Equateur à Londres, dans une pièce dotée, selon le quotidien Evening Standard, d’un lit à une place, d’une douche bricolée, d’un tapis de course à pied et d’une lampe à bronzer. Dehors, devant les entrées du bâtiment de briques rouges, une vingtaine de policiers britanniques montent la garde. Deux voitures de police stationnent près de l’édifice. A quelques mètres, des partisans d’Assange dorment sur place, sur des cartons pour «monter la garde». Ils craignent toujours que le gouvernement britannique lance un assaut pour capturer Assange.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, semble encore écarter un tel scénario. Mais si d’aventure, Assange se risquait à sortir ne serait-ce que quelques secondes en dehors de l’ambassade, il pourrait immédiatement être arrêté en vertu du mandat d’arrêt lancé par la Suède.  Selon WikiLeaks, Assange aurait prévu de convoquer la presse dimanche, à 14 heures, «pour une déclaration publique devant l’ambassade». 
 

Apôtre de la transparence et paranoïaque
Difficile à arrêter, Julian Assange est également difficile à cerner. Hacker australien agissant sous le pseudo de Mendax, véritable nomade passé par le Kenya, l’Islande, l’Angleterre, la Sibérie, fils de manageurs d’une troupe de théâtre… Quelle est la part de vérité, de mensonge dans la biographie de ce père de famille divorcé âgé de 41 ans ? Son ex-lieutenant, Daniel Dommscheit-Berg, le décrit comme menteur, paranoïaque et égoïste dans un livre, « Inside WikiLeaks ». C’est avec lui que Julian Assange fonde WikiLeaks, en 2006. Son objectif : révéler des secrets de toute nature, économique, politique, mais aussi militaire ou people. En 2010, un jeune soldat américain lui avait fait parvenir des images d’une bavure de l’armée militaire en Irak. Puis 250 000 câbles diplomatiques de la première puissance mondiale seront mis au grand jour.

Il nie farouchement les accusations

Cette succession de coups d’éclat suscite la colère des Etats-Unis ou attise la paranoïa d’Assange. Selon lui, le Pentagone le persécute, et la procédure judiciaire contre lui en Suède en serait la preuve. En décembre 2010, alors qu’Assange se livre enfin à la police britannique, celle-ci reçoit un mandat d’arrêt international émis par la Suède pour une affaire de « , d’agression sexuelle et de coercition » à l’encontre de deux femmes. Les faits présumés se seraient déroulés en août 2010. L’Australien, lui, nie farouchement, mais refuse de se laisser extrader vers la Suède, craignant d’être ensuite envoyé aux Etats-Unis, pour y être jugé pour trahison et enfermé à Guantanamo.
Mythomane ou génie traqué, Julian Assange continue d’entretenir le mystère.

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