Apple avait envisagé un iMessage multiplateforme

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Qu’est-ce qui retient certains utilisateurs sur iOS ? iMessage. La messagerie d’Apple est aussi pratique à utiliser que difficile à quitter, explique le Wall Street Journal. Sept ans après leur arrivée sur iOS 5, les bulles bleues qui passent par les serveurs d’Apple sont toujours largement supérieures aux bulles vertes, synonymes de SMS transitant via les opérateurs.

Les iMessages sont chiffrés de bout en bout, synchronisés, ont un statut de lecture, indiquent quand quelqu’un rédige un message, et plus globalement le système iMessage est plus avancé (discussions de groupe, apps iMessage…).

iMessage a été développé dès les débuts d’iOS parce qu’Apple voulait « que l’échange de messages ressemble plus à une conversation », déclare Scott Forstall, l’ancien responsable d’iOS qui s’est peu exprimé depuis son éviction d’Apple en 2012, au Wall Street Journal.

Seulement, si on décide de passer sur Android, non seulement on perd toutes ces fonctions pratiques (à moins de faire adopter à ses amis WhatsApp ou Messenger), mais en plus la transition peut se révéler douloureuse. Il faut penser à désactiver le service sur tous ses terminaux Apple, sans quoi on risque de ne pas recevoir une partie de ses messages sur Android (les messages de ses amis sur iPhone continuent d’être délivrés en tant qu’iMessages sur les appareils Apple où le service est activé, ils n’arrivent pas en tant que SMS sur Android).

Scott Forstall présentant iMessage en 2011.

Pourquoi ne pas avoir créé une messagerie multiplateforme ? « Nous avions approché les opérateurs pour leur demander d’ajouter des fonctionnalités à leurs systèmes de messagerie existants et pour supprimer les coûts supplémentaires des utilisateurs, révèle Scott Forstall. Pour diverses raisons — difficulté d’élargir les normes existantes, problématiques d’interopérabilité, désir des opérateurs de protéger une source significative de revenus —, ces explorations n’ont pas abouti. »

En somme, Apple a envisagé un iMessage multiplateforme, mais devant les complications que cela représentait, elle a préféré y aller seule. Aujourd’hui, d’un point de vue stratégique, autant la compatibilité d’Apple Music avec Android était nécessaire pour rattraper son retard sur Spotify, autant la Pomme a tout intérêt à garder iMessage en vase clos.

Google essaye maintenant de réaliser ce qu’Apple n’a pas voulu tenter. Le créateur d’Android collabore avec de nombreux opérateurs dans le monde entier pour pousser Rich Communication Services (RCS), un standard visant à remplacer les SMS et MMS par des messages enrichis transitant en 4G. C’est globalement l’équivalent ouvert des iMessages, mais sans chiffrement de bout en bout (lire : Avec Chat, Google espère avoir enfin une réponse à iMessage). Pour l’instant, Apple n’a pas fait part de son intention d’adopter RCS.

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